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Vincent Lambert : « La situation actuelle est un échec »

Le CHU de Reims

FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Agnès Pinard Legry - publié le 20/05/19

La cour d'appel de Pari a ordonné lundi 20 mai dans la soirée le rétablissement des traitements visant à le maintenir en vie, interrompus depuis lundi matin, jusqu'à ce qu'un comité de l'ONU se prononce sur le fond de son dossier. Alors que les passions se cristallisent autour de la vie de Vincent Lambert, le docteur Claire Fourcade, vice-présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP), rappelle que « dans une situation aussi dramatique il n’y a pas de bonne solution ».

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Alors que l’interruption des traitements visant à maintenir en vie Vincent Lambert (nutrition et hydratation artificielles), victime d’un accident de voiture en 2008, a débuté ce lundi 20 mai, sa mère a affirmé à plusieurs reprises que son fils avait été « condamné à mort ». Dans la soirée, on apprenait que la cour d’appel de Paris, saisie par les parents de Vincent Lambert avait ordonné le rétablissement des traitements jusqu’à ce qu’un comité de l’ONU se prononce sur le fond de son dossier. « Nous nous trouvons dans une situations extrêmement complexe », estimait quelques heures avant cette décision le docteur Claire Fourcade, vice-présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) et responsable du Pôle de soins palliatifs de la polyclinique le Languedoc de Narbonne.


HANDS HOSPITAL

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Aleteia : Quel regard portez-vous sur ce qui est en train de se passer ?
Docteur Claire Fourcade : Il m’est impossible de porter un jugement extérieur sur le cas de Vincent Lambert. De nombreux éléments ne sont pas connus et à raison, c’est de l’ordre du secret médical. Je suis d’ailleurs extrêmement surprise par la véhémence des propos tenus sur la situation personnelle de Vincent Lambert et par le fait qu’autant de gens soient si sûrs d’eux alors qu’il s’agit d’une situation complexe. Dans un cas comme dans l’autre, on tombe rapidement dans une vision manichéenne très théorique qui ne résiste pas à la réalité. Même s’il est compliqué d’avoir une voix mesurée, on ne peut que l’être. Il n’y a pas de bonne solution dans un cas aussi dramatique. Une chose est certaine, la situation à laquelle nous assistons est un échec : quand on se trouve dans une unité de soins palliatifs, l’idée est d’associer les familles et de permettre à chacun de faire son chemin. Il y a généralement un consensus qui est trouvé et c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il y a aussi peu de cas médiatisés. En ce qui concerne Vincent Lambert, il y a une réelle divergence au sein même de sa famille. On peut dire beaucoup de choses mais les équipes qui travaillent dans les soins palliatifs sont extrêmement attachées à la singularité des patients. Cette singularité, c’est l’ADN même des soins palliatifs.

« Les équipes qui travaillent dans les soins palliatifs sont extrêmement attachées à la singularité des patients. »

Que pensez-vous de la procédure qui a été menée pour aboutir à l’arrêt des traitements visant à maintenir en vie Vincent Lambert ?
Les juridictions françaises et européennes ont jugé que la procédure collégiale menée a respecté la loi française ainsi que la convention européenne des droits de l’Homme. Quatre procédures collégiales ont d’ailleurs été menées par trois médecins différents en associant l’équipe médicale, l’équipe soignante ainsi que des experts extérieurs et en consultant la famille. Elles ont abouti chaque fois à la même conclusion. Encore une fois je n’ai pas assez d’éléments pour me prononcer sur la décision mais les procédures ont été respectées.


DOCTOR PATIENT

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Que signifie une interruption des traitements visant à maintenir en vie ?
Attention, il s’agit bien d’un arrêt des traitements de maintien en vie et pas d’un arrêt des soins. Si du fait des décisions qui sont prises le corps médical constate un inconfort chez le patient, des produits seront injectés pour lutter contre la souffrance. Les équipes médicales n’abandonnent en aucun cas leurs patients.

Il y aurait 1.500 cas similaires à celui de Vincent Lambert…Dans quelle mesure ce qui est en train de se passer pourrait les impacter ?
Non, ils ne sont en aucun cas similaire. Toutes ces situations sont des créations médicales, c’est-à-dire qui résultent de l’action médicale. C’est d’ailleurs un point de vigilance que chacun doit avoir à l’esprit dans le cas de Vincent Lambert : il s’agit d’une décision qui a été prise pour un patient dans une situation particulière et cela ne change en rien les traitements qui pourraient être apportés aux autres patients en situation d’état végétatif chronique.

Tags:
Fin de vie
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