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La cathédrale de Chartres, Marie debout au milieu des blés

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Elisabeth Bonnefoi - publié le 20/05/19
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« Mon frère, lorsque tu seras seul à Paris, avec deux jours de libres devant toi, va à Chartres. On en revient meilleur », disait Guy de Larigaudie (1907-1940), journaliste, explorateur et scout de légende. « Vous êtes à 100 km de Paris Notre-Dame », lisait-on sur le bord de la route nationale, à la hauteur de Chartres. Voici la cathédrale Notre-Dame de Chartres, première étape de notre série de portraits spirituels des cathédrales de France inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. Chartres fut la première cathédrale française inscrite au patrimoine de l’humanité en 1979. Non parce qu’elle était la plus ancienne, la plus grande ou la plus haute, mais parce qu’elle représentait le prototype idéal de l’art gothique français, quasiment construite d’un seul jet entre 1195 et 1260.



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Le Voile de la Vierge

Mais, plus que le bleu sublime des vitraux ou le choix du matériau pour reconstruire la charpente après l’incendie de 1836, c’est le portrait spirituel de la cathédrale de Chartres qui nous intéresse. Ce sanctuaire marial a traversé les siècles. La légende veut que la Vierge ait été vénérée ici avant même d’avoir mis au monde l’Enfant Jésus ! La dévotion envers Marie connaît en tous cas un succès populaire considérable à partir du IXe siècle, lorsque Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne, offre au sanctuaire de Chartres une relique inestimable : le Voile de Marie, porté lors de l’Annonciation et de la Nativité. Il s’agit plutôt d’une chemise. Cette précieuse relique est vénérée avec la statue Notre-Dame du Pilier, où sont déposées d’innombrables demandes d’intercession, le vitrail des XIIe-XIIIe siècles Notre-Dame de la Belle Verrière et la crypte Notre-Dame-sous-Terre.

Les grands pèlerinages

On aperçoit de loin la silhouette de la cathédrale de Chartres, au-dessus des champs de blé de la Beauce. Pour les chrétiens, c’est une image du pèlerinage sur terre dont le but se dessine de plus en plus nettement au fur et à mesure du chemin. Plusieurs grands rassemblements ponctuent l’année : le pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté qui a lieu à la Pentecôte, celui de l’aumônerie tamoule, celui des étudiants de la région parisienne, des scouts, mais aussi celui de nombreuses paroisses d’Île-de-France.



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Marcher avec Charles Péguy

Parmi les pèlerins célèbres, citons saint François de Sales et saint Vincent de Paul. Charles Péguy (1873-1914) a retrouvé la foi à Chartres. L’écrivain a décrit ces marcheurs de Dieu, attirés au loin par cette « flèche inimitable » dans un long poème La route de Chartres : « Nous arrivons vers vous de l’autre Notre-Dame… ». Aujourd’hui, il existe un chemin balisé Péguy. Chartres a suscité des expériences mystiques, telle que celle racontée par l’écrivain français Joris-Karl Huysmans (1848-1907) dans son roman La cathédrale.

En contrepoint à la lumière de ses vitraux, Chartres apporte à ceux qui se confient à Marie une lumière intérieure. La Vierge de Chartres est souvent choisie comme intercesseur dans une démarche de discernement. Trouver sa vocation dans l’Église et le monde, c’est l’identité spirituelle intemporelle de Chartres. C’est pourquoi la cathédrale de Chartres attire chaque année plus de 300.000 pèlerins, notamment des jeunes, en quête de sens.

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