L’une des premières laïques vivant le célibat apostolique au sein de l’Opus Dei, Guadalupe Ortiz de Landázuri (1916-1975) sera béatifiée à Madrid le 18 mai prochain. Le fondateur de l’Oeuvre, saint Josémaria Escrivá, trouva un appui auprès d’elle toute sa vie. Docteur en chimie, elle alterna son métier d’enseignante et de chercheuse avec ses responsabilités apostoliques.
La servante de Dieu Guadalupe Ortiz de Landázuri sera béatifiée le 18 mai prochain à Madrid. Cet événement est un motif de joie et d’espérance : il manifeste, une fois de plus, que Dieu appelle chacun à vivre une vie totalement unie à lui, il appelle à la sainteté ; il nous dit également qu’il est possible d’y arriver dans les vicissitudes de la vie quotidienne.
À l’écoute de Dieu
La future bienheureuse aimait la vie que Dieu avait choisie pour elle ; elle la fit sienne et en fut heureuse. Jeune, elle souffrit de la mort de son père qu’elle affronta avec sérénité et courage. En dépit des difficultés, elle décida de poursuivre ses études de chimie et d’entreprendre une profession peu habituelle pour les femmes de son époque ; par la suite, elle se dédia à l’enseignement, où elle mit en œuvre toutes ses qualités. Quand elle fit connaissance de saint Josémaria Escrivá et réalisa que Dieu l’appelait, elle n’hésita pas à se donner généreusement pour suivre l’appel de Dieu à chercher la sainteté dans la vie quotidienne. Guadalupe se tenait à l’écoute de ce que Dieu lui demandait à tout moment : quitter pendant un temps sa profession pour la reprendre plus tard, s’envoler au Mexique pour commencer le travail apostolique de l’Opus Dei sur le continent américain, revenir en Espagne, reprendre l’enseignement et commencer à un âge avancé une thèse de doctorat.
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L’exemple de Guadalupe peut être une lumière, une motivation pour affronter la vie courante : elle est un chemin de sainteté, avec ses projets, ses grands désirs, ses défis et des plans plus ou moins prévus, mais elle comporte aussi changements, difficultés et problèmes inattendus. Son exemple met en relief notre capacité d’aimer ce que Dieu nous donne, de vouloir ce qu’il veut, de lui faire confiance, et de tout espérer de Lui, pour vivre pleinement le présent tel qu’il est, en plaçant l’avenir entre ses mains.
Joyeuse et décidée
Guadalupe fut une personne joyeuse, vaillante, décidée, dynamique et accueillante. La certitude qu’elle avait de la proximité de Dieu et de Son amour pour elle, la remplissait de simplicité et de sérénité ; cela l’aidait à ne pas avoir peur de ses erreurs et de ses défauts, pour toujours aller de l’avant, en cherchant à aimer Dieu et les autres en tout.
Bien souvent nous pouvons avoir la tentation de ne plus aspirer à de grandes choses et de renoncer à nos rêves, parce que nous nous heurtons à nos limites et à nos erreurs. Guadalupe nous enseigne qu’il est possible de rêver et d’arriver loin si, malgré les difficultés, nous avons confiance en Dieu et en son amour pour nous.
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Une vie professionnelle intense
Cette chimiste madrilène rendit compatible une vie professionnelle intense avec la fréquentation de Dieu et le service des autres. Ses nombreuses lettres nous font voir comment elle s’efforçait de mettre Dieu à la première place. Et bien qu’elle n’y réussît pas toujours comme elle le souhaitait, elle recommençait avec un zèle sans cesse renouvelé. A certains moments de la journée, elle s’efforçait de consacrer des temps réservés à la conversation personnelle avec Dieu, temps de prière d’où elle puisait la force pour le rencontrer ensuite en toute circonstance.
Nous aussi, malgré les multiples activités et engagements qui remplissent notre journée, nous pouvons, si nous le voulons, être en présence de Dieu : il nous attend patiemment, à tout instant et particulièrement dans l’Eucharistie. Un détail particulier nous touche : le 18 mai, jour de sa béatification, est la date où Guadalupe reçut sa Première Communion. Cette coïncidence nous rappelle l’union étroite qui existe entre l’Eucharistie et la sainteté personnelle.
Au service de tous
La future bienheureuse est aussi un modèle du chemin pour découvrir Dieu dans notre profession, dans notre travail bien fait. Elle était consciente qu’elle pouvait rendre Dieu présent dans son activité professionnelle, et à partir de celle-ci, au travers de celle-ci, faire connaître Dieu aux autres.
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L’amour de Dieu et son zèle professionnel la poussèrent à s’impliquer généreusement dans les nécessités sociales de son temps. Sa proximité avec les souffrances des autres l’incita à entreprendre des initiatives de développement social, tant en Espagne qu’au Mexique, y déployant ses compétences et ses talents. Guadalupe était une passionnée de chimie, mais le travail n’était pas pour elle seulement un lieu de réalisation professionnelle : c’était principalement un espace pour fréquenter Dieu, se donner aux autres et les servir.
Beaucoup de personnes qui l’ont connue se souviennent de sa joie et de son rire contagieux, qui rendaient la vie agréable aux autres. Ce caractère joyeux et ouvert provenait de son tempérament, mais il était aussi le fruit de l’effort et du sacrifice caché. Elle souffrit pendant de nombreuses années d’une maladie cardiaque qui la fatiguait jusqu’à l’épuisement, mais elle choisit d’embrasser cette difficulté et de sourire aux autres, sans y attacher d’importance.
Pensant à Guadalupe, je me souviens d’une affirmation de saint Josémaria : « Se donner au service des autres est d’une telle efficacité, que le Seigneur le récompense par une humilité pleine de joie. » En ce mois de mai spécialement dédié à la très Sainte Vierge, nous lui demandons que la figure de Guadalupe nous inspire et nous pousse à accepter toujours les invitations de Dieu dans notre vie. Nous serons ainsi des personnes heureuses, « bienheureuses » comme l’Église la déclarera dans peu de jours.