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Jésus ressuscité ? La preuve par le courage des disciples

PETER AND JOHN RUNNING TO THE TOMB

Eugene Burnand, 1898

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Bernard Legras - publié le 23/04/19
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Sans la Résurrection du Christ, la naissance de l’Église est inexplicable. Tétanisés par la peur au lendemain de la mort de Jésus, les disciples redeviennent trois jours plus tard sur le devant de la scène des apôtres enthousiastes et sans complexe.

Une deuxième série d’arguments très convaincants contre l’invention de la résurrection de Jésus, dite théorie de la mystification, concerne l’évolution du groupe des disciples. Au moment où Jésus meurt sur la croix, ceux-ci n’ont plus de chef. L’aventure semble terminée. Or, ces hommes apeurés et désespérés, sont transformés en quelques jours en individus courageux qui se mettent à proclamer le message de Jésus avec un dynamisme impressionnant. Comment expliquer un tel revirement ?

Rationnellement inexplicable

Les apôtres et les disciples n’avaient aucune raison de continuer après la mort de Jésus. Selon Antoine Nouis dans Lettre à mon gendre agnostique : « La grande singularité de Jésus de Nazareth par rapport aux autres fondateurs de religion est qu’au moment de sa mort le bilan de sa vie ressemble à un échec assourdissant ». En toute logique, les disciples de Jésus qui sont privés de chef et qui se retrouvent sans successeur prêt à prendre la relève, n’ont aucune raison de se maintenir outre mesure. Pour quel motif le feraient-ils ?

Ils n’avaient plus confiance en le fait que Jésus avait été envoyé par Dieu. Ils pouvaient penser que Dieu ne laisserait pas son Messie souffrir la mort. Ils se sont alors dispersés. Le mouvement de Jésus avait été interrompu dans sa course. L’évolution qui suit est inexplicable comme l’écrit Jean-Christian Petitfils dans son livre sur Jésus (Fayard, 2011) : « Un fait demeure, inexplicable rationnellement, outrepassant les frontières de l’improbable. Tout aurait dû s’arrêter à la pierre roulée au tombeau de Joseph d’Arimathie. »

La fondation de l’Église

Et voici que ces hommes plongés dans l’accablement (« ils se barricadaient chez eux » par crainte des juifs, selon Jean) se révèlent subitement remplis de hardiesse et d’assurance. Et plus tard, pourquoi les disciples auraient-ils accepté — sans jamais renier — d’être emprisonnés, torturés, tués ou envoyés en exil pour des fables qu’ils auraient pertinemment su être des fables ? S’ils avaient volé le corps, auraient-ils accepté le martyre pour quelque chose qu’ils savaient faux ? Personne n’est prêt à mourir pour un mensonge. Contrairement à certaines personnes persécutées pour leurs idées ou croyances, ils ont accepté de mourir pour avoir témoigné d’un fait : le Christ leur est apparu vivant.

Parmi les douze apôtres, l’histoire nous apprend que onze d’entre eux sont morts martyrs : Pierre, André, Jacques (fils d’Alphée), Philippe, Simon, Barthélémy mourront crucifiés. Matthieu, Jacques (fils de Zébédée) mourront par l’épée. Thaddée tué par flèches, Thomas tué par une lance. Jacques le « frère » du Seigneur est également mort martyr (d’après Flavius Josèphe). Sous la torture, il eut été étonnant qu’aucun n’avoue la tromperie ! Dire qu’ils ont fait cela pour sauver la face et ne pas reconnaître qu’ils s’étaient trompés est totalement illogique. « Je crois aux témoins qui se font égorger » disait Pascal.

Le noyau historique de la foi

Selon le Fr. Cantalamessa, « il a donc dû se produire quelque chose qui, en peu de temps, a non seulement provoqué le changement radical de l’état d’âme [des disciples] mais les a conduits à une activité complètement nouvelle et à la fondation de l’Église. Ce "quelque chose" est le noyau historique de la foi de Pâques ».

Seule la résurrection de Jésus permet d'expliquer la naissance et l'expansion miraculeuse de l'Église. Dans L’Affaire Jésus (Seuil, 1982), l’historien Henri Guillemin concluait : « L’histoire se doit d’enregistrer comme un fait établi, indéniable, comme une certitude exempte du moindre coupage de doute, que les disciples de Jésus ont cru, comme on croit à une vérité d’évidence, avoir revu vivant celui qui venait d’expirer. »

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