Le Village de François souhaite accueillir en un lieu des personnes fragiles et leur permettre de vivre ensemble tout en menant une activité économique. Encore à l’étude, ce projet est porté par des entrepreneurs sociaux, des chefs d’entreprise et des responsables d’associations. “Notre objectif n’est pas de créer un village de Gaulois, mais un lieu connecté économiquement à son environnement et au monde local”. C’est ainsi que Jérôme Duthoit, gérant de sociétés dans l’énergie solaire, décrit à Aleteia Le Village de François, un projet de lieu de vie partagé qui accueillerait des personnes fragiles et de leurs accompagnateurs. Parmi elles, des personnes retraitées, d’autres ayant vécu à la rue, des femmes enceintes en difficulté, des personnes qui ont connu la prostitution… Pour le moment, deux lieux sont à l’étude : la maison de Lourdes, à quelques centaines de mètres de la grotte de Lourdes (Hautes-Pyrénées) et la Chartreuse de Valbonne (Gard), un ancien monastère du XIIIe siècle en pleine nature, soit un espace de 18.000 mètres carré. Des lieux inspirants. En effet, indique Jérôme Duthoit, “le beau élève et aide à s’en sortir”.
Un lieu viable économiquement
Le projet est évalué à quelque 40 millions d’euros. Étienne Villemain, fondateur de l’association Lazare et Yann Bucaille, à l’origine des cafés Joyeux, font partie de ceux qui lancent cette aventure inédite. “Notre intuition est née il y a quelques mois. Pour l’instant, nous n’en sommes qu’aux prémices du projet et nous réfléchissons encore au mode de gouvernance. Notre idée est que ce soit viable économiquement et qu’il y ait une vie de communion, comme dans les villages quand il n’y avait pas la télévision, et que les gens se retrouvaient autour de la place du village”.
La vie de prière, un des ciments du projet
“Par exemple, des personnes âgées pourraient être en lien avec des personnes de la rue et les faire profiter de leur expérience professionnelle. Le but est vraiment de réunir sur un même lieu différentes associations et de les faire vivre ensemble. Il y a une émulation à créer. Nous souhaitons générer du lien entre elles et les faire vivre ensemble avec l’Église au centre”, poursuit le chef d’entreprise, expliquant que la vie de prière est l’un des ciments du projet. Plusieurs organisations tournent d’ailleurs déjà autour, telles que Simon de Cyrène, Lazare, Marthe et Marie, Magdalena, la Maison des plus petits, les cafés Joyeux… Il est également question que des familles puissent participer à l’aventure et soutenir le village par leur présence et leur prière.
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“Le beau élève et aide à s’en sortir”
Autre dimension importante du Village de François : la vie économique. Ce lieu devrait créer de l’emploi pour ses résidents, dont certains ont été longtemps éloignés de l’emploi. “Nous voudrions qu’il s’auto-entretienne à terme, avec des sociétés qui viendraient s’y implanter”, précise Jérôme Duthoit, qui décline différentes activités comme une ferme en permaculture, de la viticulture, de l’élevage, de l’hôtellerie, ou encore de l’industrie (green tech, activité sur l’environnement écologique) et de l’artisanat. Un peu à l’image de “À la bonne ferme“, un lieu d’insertion par la permaculture créé à Crépy-en-Valois (Oise). Et tout cela tenu par une indispensable vie fraternelle.
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