Accueilli par une mer de parapluies multicolore sortis pour affronter une pluie battante, le pape François a maintenu l’audience générale en extérieur, comme c’était prévu. Reprenant son cycle de catéchèses sur le Notre-Père, le successeur de Pierre a notamment comparé la nourriture du corps à celle de l’âme, constatant que "comme nous avons besoin de pain, nous avons besoin du pardon". Même le plus saint d’entre tous restera "débiteur" devant Dieu. "Devant Dieu, nous sommes tous pécheurs", a-t-il insisté. "Nous restons pour toujours des fils qui doivent tout au Père".
Pour François, il nous faut prendre garde à l’orgueil, qui est selon lui "l’attitude la plus dangereuse" du chrétien. L’orgueilleux, c’est celui qui croit pouvoir se tenir devant Dieu sans rien lui devoir. Il en va de même pour la vanité, qu’il considère comme le "pire" des "péchés subtils", dont tout le monde peut souffrir, même ceux qui vivent une "vie religieuse intense". Comme dans ce couvent du XVIIe siècle où les religieuses vivaient en prière mais étaient "vaniteuses comme le démon".
L’amour comme remède à l’orgueil
Pour prendre le contre-pied de ces attitudes, une seule solution : se souvenir que la vie est une "grâce", un "miracle que Dieu a tiré du néant". Il faut également garder en tête que sans Dieu, on ne peut aimer, puisque c’est Lui qui nous a appris à le faire. "Comment ne pas reconnaître, dans la chaîne d’amour qui nous précède, la présence providentielle de l’amour de Dieu ?", a interpellé le pape.
Faire preuve d’amour, c’est aussi regarder de près l’histoire de tous ceux qui ont sombré dans l’erreur, tels les prisonniers ou les drogués. Si leur responsabilité est "toujours personnelle", il nous faut nous demander si celle-ci n’est pas le fruit d’une "histoire de haine et d’abandon". C’est notamment là le but de notre chemin de Carême, et le pape François a conclu cette audience générale en encourageant les pèlerins à "ne pas détourner le regard du Christ sur la Croix, afin que son amour purifie nos vies et nous libère de l’orgueil" et a rappelé l’approche de "la lumière et la consolation de Pâques" à laquelle on doit se préparer "pleins de joie et d’espérance" afin de "faire nôtres les sentiments du Christ et vivre pleinement les jours de sa passion et de sa glorification".