Les subsides engrangés par le Loto du patrimoine sont progressivement versés pour la restauration de plusieurs sanctuaires. Mais l’effort sera-t-il suffisant ?Dans le cadre d’un examen des retombées du Loto du patrimoine cette semaine à l’Assemblée, Stéphane Bern a été auditionné mercredi afin de présenter le bilan de sa mission. Satisfait mais toujours inquiet, le présentateur de “Secrets d’histoire” en a profité pour appeler la France à prendre exemple sur d’autres pays européen. L’Allemagne et l’Autriche, “sont moins visités que nous mais ont l’argent pour entretenir et sauver leur patrimoine”, a-t-il déclaré. Selon lui, le budget devrait s’élever à 2 milliards d’euros et non aux 326 millions promis par la ministre de la Culture.
En attendant, les gains de la Française des jeux, à hauteur de 19,6 millions d’euros, ont bien été distribués aux différents monuments inscrits sur la liste prioritaire. Un soutien que certains maires ont cependant jugé insuffisant, quand d’autres se sont réjouis d’avoir été sélectionnés parmi les 231 projets retenus, contre les 269 annoncés.
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Plusieurs édifices religieux ont rejoint la liste fraîchement actualisée, comme l’église de Beauficel-en-Lyons datant du XIIIe siècle qui percevra une aide de 12.000 euros. La construction de l’église normande fait suite à celle du village par les moines de l’abbaye de Mortemer. Si l’édifice représentait une urgence en raison de son ancienneté de près de 800 ans, c’est le clocher construit, il y a 400 ans, qui représente la plus grande menace en raison de son risque d’effondrement.
Une basilique mauresque vient d’être sélectionnée
La magnifique basilique Notre-Dame de Brebières d’Albert (Somme), surnommée la “Lourdes du Nord” par le pape Léon XIII, bénéficiera également d’une aide grâce à une enveloppe conséquente de 48.000 euros. Reconnue pour son symbole de mémoire de la Grande guerre, son style est totalement insolite pour une basilique picarde. En effet, son architecte, Edmond Duthoit, s’était inspiré des monuments néo-byzantins et mauresques qu’il avait pu admirer lors de ses nombreux voyages au Proche-Orient et en Afrique du Nord. Pour l’anecdote, la Vierge dorée qui surplombait le dôme de la basilique fût renversée, sans pour autant tomber, à cause des bombardements britanniques. Faisant alors naître la croyance selon laquelle la guerre prendra fin le jour de sa chute : la statue tomba en avril 1918.
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D’autres églises avaient déjà reçu une réponse favorable d’aide de la part de la Fondation du patrimoine, comme Notre-Dame de la Celle-Guenand (Indre-et-Loire), l’église romane Saint-Béat (Midi-Pyrénées) et son musée du trésor, l’église de Bouligneux (Rhône-Alpes), l’abbatiale normande Sainte-Opportune ou encore l’église de Faux-la-Montagne (Limousin), pour laquelle la Fondation a déjà récolté près de 178.000 euros.