Le pape François a conduit le 25 janvier 2019 au Panama une liturgie pénitentielle dans un centre de détention pour mineurs. Un événement particulièrement fort, pour témoigner auprès de ces jeunes de la miséricorde de Dieu.
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À l’invitation du pape François, des dizaines de milliers de jeunes du monde entier se sont retrouvés au Panama. Et pourtant, des jeunes de ce pays n’ont pu se joindre à la fête : ceux condamnés à des peines de prison. Dans cette Amérique centrale gangrénée par la violence, ils sont nombreux. Théoricien de la pastorale aux “périphéries existentielles”, le Souverain pontife ne pouvait pas les laisser de côté, les abandonner dans leur enfermement. Ainsi, pour la première fois pendant des Journées mondiales de la jeunesse, le pape s’est rendu dans un centre de détention pour mineurs afin d’y conduire une liturgie pénitentielle.
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En venant aux côtés de ces jeunes, a expliqué Alessandro Gisotti, directeur par intérim du Bureau de presse du Saint-Siège, le chef de l’Église catholique est venu leur témoigner qu’ils n’étaient “pas séparés de l’amour de Dieu”. Un témoignage qui passe par les mots, mais surtout par le geste concret d’un Souverain pontife qui choisit d’aller à la rencontre de quelques dizaines de prisonniers plutôt que de dizaines de milliers de pèlerins. Comme dans la parabole, le pasteur a quitté ses 99 brebis pour retrouver celle qui était perdue. Faire passer ce message n’était pas gagné, a souligné la directrice de la prison visitée. En effet, nombre des prisonniers refusaient de croire que le pape ne venait pas seulement au Panama pour voir les “bons” catholiques, mais tous les jeunes.
Pas de “bons” et “mauvais” croyants
Une division entre “bons” et “mauvais” croyants que le successeur de Pierre n’accepte pas. Le message de cette liturgie, a-t-il expliqué, est que “nous avons tous besoin de la miséricorde du Seigneur”. Pape comme criminel, jeune comme ancien. La preuve ? Même les Apôtres de Jésus en ont eu besoin, alors qu’ils avaient vécu avec Lui et vu ses miracles. En effet, sur douze Apôtres, a rappelé le pontife, onze ont commis le terrible péché de trahir en abandonnant le Christ à sa Passion. Et pourtant, a poursuivi le pape, Jésus est allé les chercher, “un à un”. “Tous nous avons un horizon”, a assuré le Pape, car nous faisons tous partie de la famille du Seigneur.
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Pour Alessandro Gisotti, cette liturgie très émouvante a été une “expérience visible de miséricorde”. D’autant plus que la foi catholique dispose d’un outil extraordinaire pour manifester cet “extrême amour” — selon les mots du pape — du Père : le sacrement de réconciliation. Avec deux autres prêtres, l’évêque de Rome a ainsi écouté la confession de quelques-uns de ces détenus. Parmi ceux-ci, a indiqué la directrice de la prison, se trouvait un jeune homme qui a été tueurs à gages pendant plusieurs années. Un jour, la famille d’une de ses victimes s’est vengée sur son petit frère. Emprisonné, ce jeune s’est barricadé dans son désir aveugle de vengeance. Ce n’est qu’en apprenant que le Souverain pontife viendrait à sa rencontre qu’il a commencé à s’ouvrir, poursuit la Panaméenne. Lorsque le grand jour est arrivé, ce jeune a pu se confesser auprès du pape. “Quand il a fini sa confession, il n’arrêtait pas de pleurer et répétait sa volonté de changer.”
“Inclure et intégrer”
Pour le chef de l’Église catholique, le désir de conversion de ces jeunes doit être accompagné, porté et soutenu par la société toute entière. Il faut “inclure et intégrer”, a-t-il plaidé. Un appel que L’État panaméen a entendu, puisque onze des jeunes détenus présents lors de la liturgie pénitentielle ont bénéficié d’une transformation de leur peine, pour leur permettre de payer leur dette hors des murs d’une prison. Un geste courageux du Panama, en guise d’hommage à la visite du Souverain pontife et de son engagement auprès de chacun, à commencer par les plus exclus.