Vingt intellectuels catholiques ont co-signé une tribune publiée dans La Vie intitulée “Appel pour un nouveau catholicisme social”. Sur fond de crise des Gilets jaunes, Guillaume de Prémare, l’un des initiateurs du projet, y voit pour l’Église et les chrétiens une occasion de “renouer avec leur vocation”.“Dans le passé, des catholiques sociaux se sont levés pour défendre la classe ouvrière. Aujourd’hui, les catholiques doivent se lever pour soutenir le peuple de France et lutter pour un système économique mondial et une Europe au service du développement humain intégral. Nous devons avoir conscience que les fractures françaises ne seront pas résolues seulement par des lois mais par l’engagement de chacun”. Vingt intellectuels catholiques dont Guillaume de Prémare (délégué général d’Ichtus), Joseph Thouvenel (syndicaliste chrétien), Mathieu Detchessahar (docteur en gestion, professeur des Universités) ou encore Patrice de Plunkett ont co-signé une tribune publiée dans La Vie intitulée “Appel pour un nouveau catholicisme social”.
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“Cet appel est né de discussions sur le besoin pour nous chrétiens, dans le contexte actuel de crise des Gilets jaunes, de se saisir de cette question sociale, et, pour l’Église, de renouer avec sa vocation”, confie à Aleteia Guillaume de Prémare. “Au XIXe siècle, lors de l’industrialisation de la France, la question sociale a été au cœur de l’engagement de nombreux catholiques. La crise sociale actuelle est encore plus vive qu’au XIXe siècle car elle ne touche pas uniquement une classe sociale (la classe ouvrière, ndlr) mais l’ensemble des Français, notamment ceux qui vivent dans ce qu’on appelle “la France périphérique“ et qui sont marginalisés par la mondialisation”.
La doctrine sociale de l’Église, une boussole commune
Selon lui, les catholiques sont d’autant mieux placés pour réagir qu’ils ont à leur disposition une mine, l’enseignement social chrétien de qualité, qui recèle des trésors d’humanité faciles à mettre en œuvre. Si les signataires de cet appel ont des cultures et sensibilités politiques différentes, ils “ont tous la même colonne vertébrale et une boussole commune : la Doctrine sociale de l’Église”, souligne Guillaume de Prémare.
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Quelle suite donner à cet appel ? “La tribune a été partagée de nombreuses fois sur les réseaux sociaux et nous recevons beaucoup de soutien et de messages d’encouragement”, se réjouit-il. “L’écho que rencontre ce texte montre qu’il existe une demande, un besoin profond d’agir : nous devons désormais réfléchir à la suite, à savoir la mise en place d’un carrefour, d’une plateforme où l’on puisse donner des indications concrètes pour agir. Que peut-on faire au niveau local ? Comment contribuer à faire naître des communautés solidaires et à redynamiser les terroirs qui sont aujourd’hui des déserts ? Comment faire pour créer du travail sur les territoires “désertiques“ ? Comment redonner du sens au travail ? Comment faire en sorte que les gens puissent vivre dignement du fruit de leur travail ?”, s’interroge Guillaume de Prémare. Après l’appel, Guillaume de Prémare imagine désormais la mise en place d’ “un laboratoire d’idées afin de relayer la pensée, c’est-à-dire les enseignements de la doctrine sociale de l’Église, mais aussi de proposer des actions concrètes pour que chacun puisse agir à son niveau”.