Le courage et le dévouement des combattants de la Grande Guerre, parmi lesquels de très nombreux hommes d’Église, demeurent un exemple incomparable pour le service du bien commun.Le centième anniversaire de l’armistice de 1918 est l’occasion de se souvenir que l’Église apporta sa contribution à l’effort de la nation pour préserver sa liberté. En témoignent les nombreux monuments aux morts qui furent érigés à l’intérieur des édifices religieux de nos communes.
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La contribution des hommes d’Église à l’effort de la nation
La Grande Guerre scella en effet la réconciliation de l’autel et de la République. Il est dommage qu’il ait fallu la déflagration mondiale pour parvenir à cette fin. Lorsque la guerre est déclarée début août 1914, l’Église de France manifeste tout de suite son patriotisme. Malgré un anticléricalisme encore très prégnant, elle encourage alors prêtres et religieux à s’engager dans l’effort national pour repousser l’invasion. Les religieux des congrégations, qui avaient été expulsés du territoire national depuis quelques années par la loi de 1905, rentrèrent en France dès le début du conflit pour s’enrôler. Admirable abnégation ! Au total, ils seront près de 32.000 prêtres et religieux à partir pour le front, auxquels il convient d’ajouter plus de 12 000 religieuses servant dans les services médicaux. À la fin du conflit, 14 000 hommes d’Église (en tant que combattants ou aumôniers) seront cités et décorés.
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Se garder de tout anachronisme
Avec le recul, des voix s’élèvent pour critiquer le nationalisme de nos ancêtres qui conduisit à cette épouvantable hécatombe. Sur ce sujet, gardons-nous de tout anachronisme. Il s’agissait alors de sauver la patrie et le territoire de l’envahisseur (l’Allemagne ayant déclaré la guerre à la France). Bien sûr, il est heureux que désormais nos deux nations soient amies. La paix est un trésor inestimable. Mais évitons de nous ériger en procureurs de ceux qui sacrifièrent leur vie pour notre pays. Nos aïeux n’étaient pas non plus des « victimes » du « militarisme » de l’état-major. Ils connaissaient au contraire les raisons pour lesquelles ils combattaient, et y souscrivaient.
Retrouver le sens du sacrifice pour le bien commun
Toujours avec le recul, on peut rêver, et imaginer, ce que serait un monde où l’esprit de sacrifice qui présida à l’effort de guerre de 1914-1918, serait mis au service du bien commun, non seulement à l’échelle de la France, mais à celle du monde entier. Quels bienfaits amènerait aujourd’hui la transposition dans notre société d’une telle quantité d’abnégation et d’héroïsme !
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Heureusement, l’esprit de sacrifice n’a pas déserté toutes les mentalités. L’individualisme, le repli sur soi, ne règnent pas dans tous les esprits. Beaucoup de personnes donnent de leur temps et de leur énergie pour les autres, que ce soit au service de la paix, des personnes vulnérables, de la justice, de la préservation des équilibres écologiques, ou de la lutte contre tous les fanatismes. Tant de combats restent encore à mener ! Même si le but de nos efforts est désormais différent du leur, l’exemple des Poilus est un formidable stimulant pour ceux qui désirent œuvrer au bien commun.