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Bientôt des puces électroniques sous notre peau ?

CHIP IMPLANT

Un homme implante une puce à l'aide d'une seringue lors d'un événement d'implantation de puces à Épicentre, un centre technologique à Stockholm le 18 janvier 2018.

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Jean-Michel Castaing - publié le 26/06/18
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L’homme augmenté dans ses capacités par la science ne sera-t-il pas plutôt diminué dans son humanité ?

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La technologie RFID (Radio Frequency Identification) permet à une étiquette très discrète, grâce à une puce minuscule reliée à une antenne plate, d’émettre des radiofréquences qui identifient à distance l’objet auquel elle est apposée. Quand elle passe à proximité d’un capteur, l’étiquette transmet des informations sur cet objet. La RFID est capable ainsi de mémoriser et récupérer des données à distance. Le système est activé par un transfert d’énergie électromagnétique entre une étiquette radio et un émetteur RFID.

Cette technologie est couramment utilisée dans les badges d’accès à des bâtiments et les clefs électroniques de certaines automobiles. Elle sert aussi au suivi de certaines espèces d’animaux, du bétail, ainsi que des colis. L’étiquette RFID pourrait remplacer les codes-barres dans le commerce.


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Puces sous-cutanées

Les croyants sont interpellés par cette technologie parce que certains ingénieurs se sont avisés d’introduire ces puces sous la peau des hommes ! Aux États-Unis, les salariés de la compagnie Three Square Marquet de River Falls (Wisconsin) se sont portés volontaires pour cette expérience. Des salariés suédois leur ont emboîté le pas. La puce a été introduite entre leur pouce et leur index par un personnel médical « qualifié ».

Quelle utilité les salariés et l’encadrement escomptent-ils d’un tel implant sous-cutané ? Ses apologistes font miroiter une vie simplifiée et « accélérée » : un simple mouvement suffira au porteur de la puce pour ouvrir la porte, payer la cantine, utiliser son ordinateur. Les hésitants ont pu bénéficier d’une bague ou d’un bracelet à la place de l’implant.

Un cheval de Troie du transhumanisme ?

Les adeptes de cette technologie font valoir que l’homme verra ainsi ses performances, et les gains de temps subséquents, « augmenter ». On aura reconnu dans cette terminologie le credo du transhumanisme, ce courant de pensée qui veut en finir avec l’homme et lui substituer le « posthumain » ou « cyborg ». À plus long terme, ces utopistes rêvent d’une fusion entre l’homme et la machine. La technologie RFID pourra-t-elle répondre à leurs vœux ?


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Il est certain que ces implants sous-cutanés, en permettant à l’utilisateur d’interagir avec des champs magnétiques ou électromagnétiques, peuvent devenir une source de gain de temps pour certaines tâches. Mais une telle implantation est-elle une opération neutre ?

Risque pour notre intégrité corporelle

Les adversaires des puces RFID mettent déjà en garde contre le danger de ne plus pouvoir enlever la machine du corps. Ce dernier est-il aliéné par l’implant ? C’est ce que pensent nombre de juristes selon lesquels les droits fondamentaux de la personne s’opposent à une telle implantation. Pour eux, le salarié qui accepte cette « augmentation » est ravalé au rang de simple chose, et son corps devient ainsi l’équivalent d’un badge. Car il en va bien ici du respect du corps humain. C’est la raison pour laquelle des chercheurs en droit estiment qu’un employeur ne peut exiger de ses employés d’avoir une puce sous la peau.

Les arguments qu’ils avancent ne laisseront pas les chrétiens indifférents. En effet, ces juristes pointent l’incompatibilité de cet implant avec l’intégrité et l’inviolabilité de notre corps. Ce langage parle aux croyants : selon eux, le corps est le temple de l’Esprit. Y introduire la machine constitue une violation flagrante de son intégrité. Seul Dieu en effet, parce qu’Il est infini, a le droit de s’introduire dans le corps d’une personne créée à son image et ressemblance, sans violation de son identité.



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Pour la foi chrétienne, le corps en effet n’est pas un appendice neutre de la personne : il ne relève pas de l’ordre de l’avoir, mais celui de l’être. Aussi le fait d’accepter que la machine s’y introduise a-t-il des répercussions au plus profond de nous-mêmes ? Assisterons-nous prochainement à un nouvel épisode de la colonisation du corps humain par l’impérialisme technologique ? En France, les lois bioéthiques du 29 juillet 1994 protègent le corps humain.

« Big Brother is watching you ! »

À cette inquiétude touchant le corps, s’ajoute celle concernant la traçabilité des personnes munies de telles puces. Ce n’est pas seulement l’usage des biopuces qui doit inquiéter, mais aussi les instances qui possèderont les données de leurs utilisateurs. Car un pouvoir qui en prendrait possession pourrait manipuler leurs propriétaires.



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Qu’on cesse de se voiler la face : la technologie RFID fait planer la menace sur le respect de la vie privée. Des étiquettes permettraient de suivre des individus à leur insu. Quant aux informations que ces puces émettent, elles risquent un jour d’être interceptées et utilisées par des puissances commerciales. Même si les puces RFID ne sont pas des GPS, il existe néanmoins des moyens de les tracer.

Si le développement à grande échelle des puces sous-cutanées devait se produire, nos libertés risqueraient d’être gravement menacées. Un chrétien n’a qu’un Dieu. L’omniscience de Big Brother n’est pas fait pour le rassurer.


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