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Une enquête en BD sur le visage de Jésus

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© Brunor

Sylvain Dorient - publié le 27/05/18

Brunor découpe dans ses petites cases un gros morceau : la question de la nature de Jésus, qui a donné lieu à des débats théologiques passionnés.

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Qui est Jésus ? Que nous dit la tradition de ce personnage ? Le Christ est-il Dieu incarné, un homme élevé à la condition de Dieu en raison de ses mérites ? L’Église des premiers temps s’est déchirée sur ces questions. Et pour les percer, les deux personnages fétiches de Brunor, Tom et Marine, mènent l’enquête. Petits, expressifs et pleins de bonnes volontés, les deux héros de BD prennent leurs bâtons de pèlerin pour la baie du Mont-Saint-Michel, avec ses sables mouvants et ses rencontres inattendues.

Aleteia : Pourquoi vous intéressez-vous à ses vieilles questions de christologie ?
Brunor : Parce que ces questions sont au cœur de la foi chrétienne. Elles n’ont pas changé. C’est en raison de ces débats théologiques très anciens que nous pouvons nous faire une idée un peu plus précise de qui est Jésus. Et par conséquent de qui est Dieu, rien de moins !

Nestorius
© Brunor

Mais ces débats théologiques n’ont-ils pas été surtout une occasion de divisions entre les chrétiens ?
Il y a eu des divisions, des controverses violentes et des injustices. Mais ces débats étaient à couteaux tirés parce qu’ils concernaient des questions fondamentales. Imaginez que la doctrine d’Apollinaire de Laodicée, par exemple, se soit imposée au lieu d’être rejetée, l’Église aurait un tout autre visage ! Selon cet évêque brillant du IVsiècle, Dieu est dans le corps de Jésus comme le pilote qui dirige le navire. Par conséquent, il n’y a pas d’âme humaine en Jésus, car c’est la deuxième personne de la Trinité qui lui tient lieu d’âme. Les conséquences de cette doctrine sont redoutables. Les disciples d’Apollinaire en conclurent que Dieu n’avait pas pu souffrir sur la croix, puisqu’il a simplement revêtu la chair. Cela aboutit à l’hérésie qu’on appelle le docétisme, du grec paraître, dokein. Dieu n’est pas pleinement devenu homme, il n’a pas pu souffrir sur la croix, il en a juste donné l’apparence. Si cette hérésie l’avait emporté, on peut imaginer que les héritiers des premiers chrétiens auraient développé une conception tout autre de Jésus privé d’humanité. Le Christ n’aurait pas vraiment partagé notre condition, il serait seulement venu visiter les mortels. Tout à fait comme Zeus, dans la mythologie grecque, vient visiter le monde des hommes sous un déguisement.

Concile Ephèse
© Brunor



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Mais au-delà d’éviter les hérésies, que nous apportent ces débats ?
Les hérésies, paradoxalement, ont beaucoup apporté à l’Église ! Elles ont été des épreuves qui lui ont permis de préciser sa pensée, sa doctrine, et de vérifier sa cohérence avec la Révélation biblique ainsi que de mieux comprendre le message de l’Évangile. Une nouvelle formulation, comme celle d’Apollinaire qui disait que Jésus n’a pas d’âme humaine, puisqu’il est le Logos de Dieu avec un corps, ne paraissait pas absurde. Mais si on la déployait dans ses conséquences, elle travestissait le message de l’Évangile. Les scènes où Jésus était pris de compassion, ou pleurait la mort de son ami Lazare, n’étaient que des illusions, car Jésus étant uniquement Dieu, il ne pouvait pas souffrir. Apollinaire soulevait une vraie question : comment Jésus pouvait-il être à la fois homme et Dieu ? La réponse est venue du pape Léon le Grand : Jésus est « Dieu véritable uni à l’homme véritable ». Tout le monde sait que pour qu’une union existe, entre époux, il faut être deux et le rester. Il faut que chaque personne reste entière ! Je trouve cette formulation théologique très belle, et on peut dire qu’en ce sens, les hérésies rendent de grands services à l’Église en la contraignant à interroger le trésor de la Révélation. Mais c’est aussi un drame car elles produisent souvent des violences et des ruptures durables. 


JESUS CHRIST TEACHING IN THE TEMPLE

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Mais pourquoi vouloir exposer ces questions théologiques dans un livre grand public ?
À l’époque où elles se sont posées, elles passionnaient tout le monde ! On discutait, on débattait, et pas seulement entre théologiens. Ces débats parfois houleux ont produit de beaux fruits, mais on les a oubliés. Comme la fresque du Christ dans ma BD, le sable du temps, grain à grain a recouvert ses vérités découvertes dans la douleur par l’Église. Mon boulot, c’est de manier la balayette comme les archéologues et de montrer : regardez le trésor que nous avons !

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© Brunor

Enquête sur Dieu : qui est Jésus ?, Brunor, Brunor éditions, septembre 2017, 104 pages, 20 euros. 

Tags:
Bandes dessinéesJésus
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