Ce jeudi 19 avril marque l’anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie contre l’occupation allemande, il y a 75 ans : l’occasion de rappeler la mémoire des prêtres catholiques polonais qui ont sauvé des milliers de Juifs au risque de leur vie… Un an après l’invasion de la Pologne en septembre 1939, les Allemands créent dans la capitale polonaise un quartier spécial pour les Juifs. Ils y enferment quelque 480.000 personnes pour les exterminer par la faim et les maladies. Ils en déporteront 300.000 vers les chambres à gaz du camp de Treblinka, à 100 kilomètres à l’est de Varsovie. Une page sombre de l’histoire de la Pologne qui a néanmoins révélé de belles personnalités.
Lire aussi :
Ludwig Eisenberg, le tatoueur d’Auschwitz
Les historiens sont parvenus à identifier quelques 1.000 prêtres, sur les 10.000 que comptait le pays à l’époque, qui se sont mobilisés pour aider la communauté juive durant toutes ces années, avec le soutien de proches et de paroissiens. Parmi eux, 150 ont été tués par les nazis, dont de nombreux prêtres, souligne le père Pawel Rytel-Adrianik, le prêtre polonais qui dirige les travaux du projet « Les prêtres pour les Juifs ».
La peine de mort
Un bilan terrible. Car de tous les pays occupés par l’Allemagne nazi, la Pologne était le seul où cacher des Juifs valait immédiatement la peine de mort. Une menace qui n’a pas dissuadé de nombreux catholiques. Une équipe de deux à trois personnes minimum était nécessaire pour aider les Juifs persécutés. Ceci impliquait l’organisation de filières clandestines et des cachettes, la production de faux actes de baptême, et même l’engagement de négociations monnayées auprès des autorités occupantes…
Parmi ces centaines de prêtres, voici trois héros qui comptent dans l’Histoire de ceux qui ont sauvé les Juifs de l’Holocauste :
Le Père Marceli Godlewski (1865-1945)
Avant la guerre, le curé de la paroisse de la Toussaint, à Varsovie, avait sympathisé avec un parti politique réticent envers les Juifs. Mais pendant l’occupation nazi, il a sauvé du ghetto plusieurs Juifs en les cachant dans son église et dans sa maison. Le père Godlewski signa et imprima des milliers de faux actes de baptême. Il a été reconnu à titre posthume comme “Justes parmi les Nations” par l’Institut Yad Vashem de Jérusalem.
Lire aussi :
Ils tombent amoureux à Auschwitz, se croient morts, et se retrouvent 39 ans après
Le père Michal Sopocko (1888-1975)
Confesseur de Soeur Faustine, il est le propagateur des apparitions et de la pensée de la mystique polonaise béatifiée en 2008. Peu de gens savent que pendant la seconde guerre mondiale, il a aussi sauvé une centaine de Juifs du ghetto de Vinus en leur fournissant de faux certificats de baptême signés de sa propre main.
Lire aussi :
Le martyre de saint Maximilien Kolbe à Auschwitz
Mgr Albin Malysiak (1917-2011)
A peine ordonné prêtre en 1941, il s’engage avec l’aide d’une religieuse, Soeur Bronislawa Wilemska, dans l’aide auprès des Juifs. Il en sauve cinq en les cachant et en leur fournissant des faux actes de baptême. Lui aussi a été reconnu “Juste parmi les Nations” par l’Institut Yad Vashem.
Lire aussi :
Pie XII a caché des milliers de juifs durant la Seconde Guerre mondiale