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Comment saint Joseph a-t-il accueilli sa paternité ?

saint joseph
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Bernard Plessy - publié le 10/02/18
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Dans "Saint Joseph ou La vérité du songe", Dominique Ponnau propose une méditation sur le mystère de saint Joseph.

Intellectuellement, il n’est pas confortable d’aborder la présentation d’un ouvrage en sachant pertinemment qu’on restera très en-deçà de ce qu’il faudrait en dire, tant il est beau et riche, spirituellement. L’esprit s’arrête au seuil de l’âme. Dans son Saint Joseph ou La vérité du songe, Dominique Ponnau propose une méditation sur le mystère de saint Joseph à partir des évangiles canoniques. Leur discrétion sur le charpentier de Nazareth y est extrême. Et pourtant on a aussitôt le sentiment que s’il s’en tenait à la lettre du texte, sa méditation serait de pure et haute spiritualité. Elle est d’abord totale attention à l’économie du récit, puis interrogation humaine sur ce qu’il infère.

Par exemple dans l’épisode douloureux où Joseph découvre que sa fiancée est enceinte. Comment vivre cette blessure en homme juste ? Survient le songe. Mais le songe guérit-il aussitôt le doute ? Plonge-t-il au contraire dans la nuit de la foi ? Et là c’est dans la contemplation que nous emmène Dominique Ponnau. Cet exemple vaut pour les autres épisodes des Évangiles de l’enfance, présentation au temple, fuite en Égypte, recouvrement à Jérusalem, vie à Nazareth, puis effacement total de la figure de Joseph. La mort de Joseph, patron de la bonne mort, est aussi un beau sujet.

Certes il y a l’aide discrète que peut apporter le protévangile de Jacques, précieux apocryphe du IIe siècle. Mais Dominique Ponnau reçoit surtout le secours de deux autres Joseph de l’Écriture, Joseph le patriarche vendu par ses frères, au dernier chapitre de la Genèse, et Joseph d’Arimathie, aux dernières pages de l’Évangile. Les relations qu’il établit entre ces trois Joseph sont neuves — pour moi — et saisissantes.

Une ouvrage "artistique"

Mais Dominique Ponnau ne serait pas lui-même s’il ne faisait appel à ce qui fut la passion et la mission de toute sa vie : l’art. Son pèlerinage a pour stations, au sens religieux du terme, une vingtaine de tableaux dont le commentaire nourrit sa méditation de variations inattendues. Tableaux célèbres ou moins connus, c’est un bonheur à chaque fois. La musique est là aussi avec L’enfance du Christ, oratorio de Berlioz, op. 25, que Dominique Ponnau a le talent de nous faire vivre avec un enthousiasme communicatif. Et la littérature n’est pas absente ! Bossuet est là, avec ses deux panégyriques de saint Joseph, 1656, 1661 (très proprement édités en 1977, par les éditions Dominique Martin Morin.)

Mais l’art est aussi présent dans le bonheur de l’écriture. Entendez que Dominique Ponnau écrit avec bonheur et que c’est un bonheur de le lire. Bonheur des formules (quelle liste ai-je dressée !), bonheur de la phrase qui semble partir à l’aventure, sinue, s’attarde, se reprend, bifurque à nouveau, revient, se prolonge encore avant de trouver sa chute. Il y a quelque chose de proprement musical dans ces modulations.

Œuvre d’art et de foi, ce livre sur saint Joseph restera. Alors supplique à l’éditeur : il mérite de devenir un "beau livre" avec la reproduction des principaux tableaux commentés par l’auteur.

9791033605638
© Artège

Saint Joseph ou La vérité du songe, par Dominique Ponnau, éditions Artège, 192 pages, 16,90 euros.

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