Le 1er décembre, une veillée Eleison de prières pour les malades, pour leur guérison et pour la libération des âmes tourmentées est organisée autour de la Tunique du Christ conservée à Argenteuil.Si la tunique conservée à Argenteuil est bien le dernier vêtement porté par le Christ, alors le sang dont elle est tachée est celui que Jésus versa au jour de sa Passion. Ce signe, qui permet d’entrevoir un Dieu souffrant comme un homme, renvoie aux souffrances qu’endurent les malades. Le père Guy-Emmanuel Cariot, recteur de la basilique d’Argenteuil, a tenu à ce que les soirées Eleison, organisées autour de la Tunique dont il a la garde, soient consacrées à ces personnes souffrantes.
Toucher les fils de la Tunique du Christ
Une veillée Eleison, du grec “prends pitié”, invite les fidèles à appeler Dieu à l’aide, au secours de leur faiblesse. La première a eu lieu le 13 octobre, et la basilique d’Argenteuil était bien remplie, se réjouit l’abbé Cariot : “Le peuple chrétien a une très bonne compréhension de la relique. Elle rassemble, mais il n’y a pas de comportement exagéré, les fidèles trouvent la bonne distance”. Le vêtement rappelle l’humanité du Christ, et nous plonge dans le mystère de la miséricorde de Dieu, complète le prêtre.
Notant un retour en grâce du culte des reliques, après avoir été souvent assimilé à de la superstition, il a demandé à ce que les fidèles puissent toucher le tissu que Jésus portait. Lors de l’ostension de la Tunique en 2016, soixante fils de tissus sont tombés, qui ont été précieusement conservés dans une pièce d’orfèvrerie, qui sera mise à la portée des fidèles.
Prier comme un enfant
Le père Cariot assume d’organiser la soirée autour de prières de demandes : “Il est naturel de faire à Dieu des demandes. Seuls les riches n’ont rien à demander”. Il rappelle que le Christ, sur Terre, soignait les malades et libérait les possédés, et l’équipe organisatrice des veillées Eleison a choisi ses intentions de prières à dessein.
Le prêtre précise aussi que les guérisons miraculeuses ne sont pas faites en vue d’elles-mêmes, mais pour le Salut. “Il a ressuscité Lazare, comme un signe de sa propre résurrection. Et quand la femme malade touche son manteau c’est afin d’être sauvée et non guérie”, rappelle-t-il. Les guérisons miraculeuses et les délivrances sont des signes.
Dieu peut-il faire des miracles à travers les reliques ?
Le père Cariot, de son côté prie personnellement pour qu’une guérison advienne, en la basilique d’Argenteuil, qui soit un signe de l’amour de Dieu. Il cite saint Thomas d’Aquin, qui, dans la Somme théologique, posait la question : “Dieu peut-il guérir à travers des reliques ?”. Le Docteur angélique répondait que ce n’est pas nécessaire, puisque Dieu n’a pas besoin de relique pour faire un miracle, mais concluait, non sans humour, que Dieu avait un trop grand respect pour les reliques pour ne pas guérir au travers d’elles !
Informations pratiques :
La veillée Eleison du 1er décembre aura lieu dans la basilique d’Argenteuil (Val d’Oise) de 20 heures à 22 heures. Un accès handicapé est prévu à l’arrière de l’église. Les suivantes auront lieu le 26 janvier et le 25 mai 2018.