Jésus et ses apôtres étaient treize et le Christ est mort un vendredi. Cela suffit-il à expliquer la superstition du vendredi 13 ?
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Judas est souvent présenté comme le treizième convive de la Cène du Jeudi saint et le Christ a été crucifié un vendredi. Certains font également remarquer que l’arrestation de Jacques de Molay, grand maître des Templiers, a eu lieu le vendredi 13 octobre 1307. Cela explique-t-il la phobie que certains ont du vendredi 13 ? Celle-ci a même un nom, la paraskevidékatriaphobie. Mais on lui trouve également des possibles origines dans les mythologies grecques ou nordiques.
Vendredi, un jour pas comme les autres
Le vendredi n’est pas un jour comme les autres dans la semaine. C’est un jour symbolique dans les trois grandes religions monothéistes. Pour les chrétiens, c’est jour de pénitence en mémoire de la mort du Christ survenue, selon la Bible, un vendredi. Mais c’est aussi un vendredi que Caïn tua son frère Abel, encore un vendredi où le Diable tenta de faire manger une pomme à Eve et où elle fut expulsée du Jardin d’Eden avec Adam. De même, Hérode massacra les innocents un vendredi tout comme le temple de Salomon aurait été détruit un vendredi. Et c’est également un vendredi que commença la grande inondation qui poussa Noé sur les flots. Cela fait beaucoup de vendredis funestes dans la Bible ! Le vendredi est également le jour saint de l’Islam, celui dédié à la prière collective tandis que les Juifs, eux, le consacrent à la préparation du Shabbat.
Le nombre 13
Le nombre treize a aussi une connotation négative car il détruirait l’harmonie. C’est en effet le treizième convive de la Cène, Judas, qui trahit le Christ. À l’inverse, chez les Romains et les Grecs, le douze représente l’harmonie et la perfection. Ainsi, il y a douze dieux olympiens, douze constellations, douze signes du zodiaque, douze heures du jour et de la nuit. Le nombre treize, qui implique d’ajouter une unité au douze parfait, vient rompre ce cycle régulier et introduit le désordre. Et donc, en détruisant l’harmonie, il est synonyme de malheur.
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La logique mathématique étant à l’opposé de la superstition, il est tout de même intéressant de noter qu’il y a entre un et trois vendredis 13 chaque année et que le nombre treize aurait légèrement plus de chances de tomber sur un vendredi que sur n’importe quel autre jour de la semaine. Et les superstitieux ne manqueront pas de vous faire remarquer que c’est au pape Grégoire XIII, qui fit adopter le calendrier grégorien, que l’on doit cette prédominance du vendredi 13 !
Conjurer le sort
Les vendredis 13, les paraskevidékatriaphobes ne sortent pas de chez eux. L’écrivain Stephen King avouait que cette phobie l’empêchait de lire les pages 13 des livres ! Mais alors comment expliquer que pour certains, le vendredi 13 porte chance lorsque d’autres le craignent autant ? L’addition de deux malédictions s’annuleraient-elles ? C’est ce que semble penser la Française des Jeux qui offre des super cagnottes chaque vendredi 13. Et il y a effectivement trois fois plus de joueurs les vendredi 13… Mais souvenons-nous que le gagnant du Loto, c’est toujours la Française des Jeux !
Mais le vendredi 13 n’est pas synonyme de malheur partout. En Espagne ou en Amérique latine, c’est le mardi 13 qui porte malheur ! Un proverbe dit : “En martes 13 ni te cases ni te embarques, ni de tu casa te apartes” (le mardi treize ne te maries pas, n’embarques pas, et ne sors pas de chez toi). En Asie, c’est le chiffre quatre que l’on redoute, car en japonais comme en chinois, le chiffre quatre se prononce de la même façon que la mort.
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