Seigneur, toi qui vis sur la croix,
Dont l’Amour par la plaie déborde,
Je reconnais en Toi le roi
De la sainte Miséricorde;
Je reconnais être pécheur,
De ta Vérité être indigne;
Je te découvre, ô mon Pêcheur,
Et je me fais prendre à ta ligne.
À ton secours je m’en remets,
À ta Justice je me livre;
Seule ta Parole promet
Et ta Nouvelle me délivre.
Pour mon Salut, tu as fait don
De ta chair, ton souffle, ta vie,
En même temps de ton Pardon !
Et ta Pitié s’est poursuivie.
Oui, je reconnais ta Passion :
L’humiliation et la torture
Infligées pour la rémission
Des péchés, selon l’Écriture.
Seigneur, je revis par ta croix,
Par ta Vertu après mes vices,
Par ta Lumière qui s’accroît
Pour occulter tous les sévices.
Dans un ultime effort de foi
Mon gros cœur à ton Cœur s’accorde,
Car ta Voix perçue tant de fois
A fini par pincer ma corde.
À travers le sanglant brouillard
Je vois scintiller ton icône
Qui balaie de son clair regard
La poussière du Mal qui trône…
Dans les esprits, dans les passions,
Dans la Vanité à la ronde,
Par l’action et par l’inaction,
Tout autour de la mappemonde.
Seigneur, tes rayons rouge et blanc
Tirent leur sacrée quintessence
Du sang et de l’eau de ton flanc
Quand tu fus percé par la lance.
Ton signe de main qui bénit,
Ton autre signe qui fascine,
Forment tous les deux réunis
Ta Miséricorde Divine.
Et tes deux pacifiants faisceaux,
Qui ont étreint sainte Faustine,
Viennent marquer de leurs deux sceaux
Les vœux auxquels tu me destines :
Par l’eau bénite de tes pleurs
Ta Pureté, sur mes bassesses,
Et par le sang de tes douleurs
Ta Vie, pour mon âme en détresse.
Et j’entonne sous tous les toits,
Grâce à ce rayonnement double,
« Ô Jésus, j’ai confiance en Toi »
Et depuis, plus rien ne me trouble.