Alors que la romancière anglaise figure depuis ce jeudi 14 septembre sur les nouveaux billets de dix livres, Aleteia vous propose de découvrir une prière composée par cette figure littéraire majeure.Jane Austen, dont on célèbre cette année le bicentenaire de la mort, est un auteur mondialement connu pour ses romans, Raison et sentiments, Orgueil et préjugés, et bien d’autres, dont certains ont été adaptés à l’écran. Mais on connaît nettement moins trois de ses œuvres mineures, trois prières adressées à Dieu, rédigées par cette fidèle de l’Église Anglicane.. Outre son père, le révérend George Austen, Jane avait deux frères qui étaient membres du clergé : James, son frère aîné, et Henry, son quatrième frère. Elle était aussi la cousine de quatre prêtres, il n’est donc pas très étonnant de voir le ministère si souvent représenté dans son oeuvre romanesque ! Ce qui ressort de ses prières, c’est la nécessité pour le croyant d’être patient, et notamment d’endurer patiemment maux et souffrances. Cet aspect de la foi de l’auteur ressort dans ses romans où de nombreux personnages tentent de ne pas s’abandonner à la douleur, une patience chrétienne très répandue dans l’Angleterre de la fin du XVIIIe siècle – début XIXe siècle. C’est avec sincérité que Jane Austen s’adresse à Dieu dans des prières très pieuses qu’elle lisait sans doute à sa famille le soir au coin du feu avant de la conclure par un Notre Père. En voici une, superbe :
Almighty God ! (Dieu tout puissant)
“Regarde avec indulgence tes serviteurs ici assemblés et accepte les suppliques que nous t’apportons maintenant. Pardonne, oh Dieu, les offenses du jour passé. Nous sommes conscients de nos nombreuses faiblesses ; nous nous rappelons avec honte et repentir les mauvaises pensées et les devoirs négligés ; et nous avons peut-être péché envers Toi et envers nos semblables sans forcément nous en rendre compte. Pardon, oh Dieu, pour ce que tu as vu de mal en nous, aide-nous à résister plus fort aux mauvaises inclinations et à faire reculer nos tendances au péché, Toi qui connais l’infirmité de notre nature, et les tentations qui nous entourent. Soit clément, ô père divin, envers les pauvres créatures que nous sommes. Nous te bénissons pour le confort de notre existence passée et présente, pour notre santé de corps et d’esprit et pour toutes les autres sources de bonheur que tu nous as abondamment accordées et avec lesquelles nous achevons cette journée, implorant leur prolongement par ta bonté paternelle, avec un sentiment de reconnaissance toujours plus grand que celui qu’elles ont jusqu’à présent suscité. Que nous ressentions avec reconnaissance le confort de chaque jour et que ce confort nous incite à nous soumettre à tes commandements en développant un esprit bienveillant envers toutes les autres créatures vivantes.
Aie pitié, ô père bienveillant, de tous ceux qui souffrent maintenant d’un mal quel qu’il soit, ou qui se trouvent en danger ou en détresse. Donne-leur la patience de supporter chaque affliction, soutiens-les, réconforte-les et soulage-les.
Nous nous recommandons à ta bonté en implorant ta protection face à la profondeur et aux dangers de la nuit. Préserve-nous dans ta miséricorde, nous qui sommes sans défense et dépendants. Nous te prions aussi pour ceux que nous aimons et que nous estimons, nos amis et nos relations ; aussi divisés et éloignés de toi que nous sommes, nous savons que nous sommes tous semblables devant toi et à tes yeux. Puissions-nous être unis à toi cette nuit dans la foi et la crainte, dans une dévotion fervente, sous ta protection miséricordieuse. Pardonne, ô Dieu, nos prières imparfaites et reçois-les par l’intermédiaire de notre Sauveur béni, avec ces mots que nous t’adressons.”