Le Secours catholique est engagé auprès des victimes de l’ouragan Irma sur les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélémy. Rencontre avec Jean Coursimault, leur délégué interrégional d’Outre-Mer.
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Jean Coursimault est délégué interrégional d’Outre-Mer du Secours catholique. À ce titre, il s’occupe actuellement des actions de l’association qui s’engage aux côtés des victimes de Saint-Martin et de Saint-Barthélémy.
Aleteia : Le Secours catholique a lancé un fonds de soutien aux victimes d’Irma. Où en est actuellement la campagne ?
Jean Coursimault : Nous en étions à 75 000 euros ce mardi 12 septembre. Il s’agit d’un résultat moyen par rapport à la sollicitation importante. Cela nous a quand même permis de débloquer immédiatement 50 000 euros pour la délégation guadeloupéenne.
Quelles actions le Secours catholique compte-t-il mener auprès des victimes ?
Dans un premier temps, l’urgence est l’accueil des ceux qui trouvent refuge en Guadeloupe. Nous devons améliorer les conditions d’accueil et d’hébergement. Pour le moment nous avons la capacité d’accueillir cinq familles. Les équipes de bénévoles sont déjà mobilisées. Parmi eux, une vingtaine seront spécifiquement formés pour gérer ce type de crises.
Dès que les lignes commerciales vont reprendre, dans le week-end ou lundi, nous partirons en repérage sur l’île une semaine. Nous y rencontrerons plusieurs types d’acteurs institutionnels, de l’Église ou des bénévoles. Nous nous porterons en appui de leurs actions. Nous avons pour ambition d’aider les personnes les plus démunies, qui pourraient — à cause de leur statut ou leur nationalité —échapper aux différents dispositifs et aux programmes de la Croix-rouge et de l’État français. Nous désirons être auprès des gens oubliés.
Le président de la République est également en visite à Saint-Martin. Cela signifie que l’État français va sérieusement s’engager. C’est évidemment très bien. De vrais moyens seront mis en œuvre, mais l’État n’arrivera peut-être pas à aider tout le monde. Et surtout, les victimes ont besoin d’accompagnement humain et c’est notre rôle de le fournir.
Ajoutons qu’il y a également une solidarité antillo-guyanaise qui se met en place. Certes, la Guadeloupe est très impliquée car les deux îles dépendent du diocèse. Mais les Martiniquais et les Guyanais se sont aussi engagés. Notre rôle sera d’agir une fois l’urgence passée, dans la durée.
Et dans quelle situation se trouve l’Église sur place ?
Hier, Mgr Jean-Yves Riocreux, évêque de Basse-Terre, diocèse dont dépendent la Guadeloupe et les deux îles durement touchées, s’est rendu à Saint-Martin. Mais pour le moment, il n’y a aucun curé nommé. Des prêtres viennent pour faire des célébrations [Freddy Hessou, curé béninois qui exerce sa mission au Québec s’est rendu sur l’île en soutien la veille du passage d’Irma, ndlr]. Malheureusement, sur l’île tout le monde est touché et l’Église ne fait pas exception. Ils doivent d’abord gérer en interne leurs problèmes. C’est la même chose pour tous les acteurs-clés. Par exemple, si la distribution d’eau potable est partagée, c’est parce que les gens ne sont pas disponibles. Le matériel est là, mais il manque les volontaires pour assurer la distribution. La messe du week-end dernier n’a pas dû être très fréquentée et les trois églises ont probablement elles aussi été abîmées.
Propos recueillis par Kévin Boucaud-Victoire.
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