18 mois après son enlèvement, l’aumônier des missionnaires de la charité à Aden a été sauvé grâce à l’intervention du sultanat d’Oman et le soutien du Vatican qui le remercie. Le prêtre indien Thomas Uzhunnalil, enlevé en mars 2016 au Yémen, lors d’une attaque contre le complexe des missionnaires de la charité, à Aden, dans le sud du pays, a été libéré à la faveur d’une intervention du sultanat d’Oman, a annoncé ce mardi l’agence officielle omanaise ONA. Au moins 16 personnes, dont quatre religieuses catholiques indiennes, avaient été tuées lors de cette attaque, jamais revendiquée mais attribuée à des jihadistes. Le père salésien était l’aumônier des missionnaires de Mère Teresa. Il a été enlevé alors qu’il se trouvait dans la chapelle du foyer.
Le Père Thomas doit sa libération à la prière, au gouvernement indien et à “l’engagement personnel” du pape François, a déclaré Mgr Theodore Mascarenhas, secrétaire général de la Conférence des évêques indiens, repris par l’agence Fides dans son édition italienne du 12 septembre. De son côté, le Bureau de presse du Saint-Siège a remercié, dans un communiqué, le Sultanat d’Oman pour sa contribution à la libération du prêtre. Ce dernier, précise encore le Saint-Siège, sera hébergé pour quelques jours chez les salésiens à Rome, avant de repartir en Inde, rapporte l’agence I-Media.
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Selon les détails fournis par l’agence ONA et rapportées par Radio Vatican, les autorités de Mascate ont réussi à ramener le prêtre à Mascate, après l’avoir localisé en “coordination avec des parties yéménites”. Les opérations de recherche du père Uzhunnalil avaient été lancées sur “instruction du sultan Qabous” d’Oman et avec le soutien du Vatican. L’ONA a publié deux photos de l’ex-otage qui y apparaît en bonne forme. L’une le montre descendant d’un petit avion et l’autre posant habillé d’une tunique traditionnelle omanaise et portant une longue barbe blanche. En août dernier, la ministre indienne des Affaires étrangères Sushma Swaraj avait assuré à un groupe de salésiens que le père, originaire du Kerala, était bien vivant et serait bientôt libéré.
À la veille de Noël, le prêtre Uzhunnalil, qui souffre de diabète et d’hypertension, avait envoyé un appel au pape François, dans une vidéo publiée sur YouTube, le suppliant de venir à son secours. Le Pape qui, au lendemain de l’attaque et de son enlèvement, s’est déclaré “choqué et profondément attristé” par cet acte “insensé” et “diabolique” perpétré contre les missionnaires de la charité au Yémen, appelant les parties impliquées dans le conflit à “convertir leurs cœur” et “renoncer à la violence”.
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La guerre civile au Yémen a scindé le pays en deux, le nord contrôlé par les rebelles et le sud contrôlé par le gouvernement reconnu par la communauté internationale. À Aden, reprise aux rebelles Houthis en juillet 2015 et proclamée capitale provisoire du Yémen, Al-Qaïda et l’État islamique multiplient les attentats en particulier contre les représentants de l’État et les forces de sécurité. Le conflit a fait au moins 6200 victimes civiles et des dizaines de milliers de morts, alors que plus de 2 millions et demi de personnes ont été chassées de leurs maisons, soulignait un bilan des institutions internationales à l’époque.