La conférence épiscopale nationale du Cameroun a indiqué dans un communiqué sa volonté de porter plainte pour l’assassinat de Mgr Bala.
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Les évêques camerounais ont annoncé, ce lundi 17 juillet 2017, qu’ils comptaient « se constituer en partie civile et porter plainte contre X pour assassinat de Mgr Jean Marie Benoît Bala », évêque de Biafa. Le corps de ce dernier avait été retrouvé le 2 juin dans les eaux de la Sanaga, trois jours après sa disparition. « Ce dossier sera confié à un collège d’avocats qui nous représentera désormais dans la recherche de la vérité », indique le communiqué signé par Mgr Samuel Kleda, archevêque de Douala et président de la conférence épiscopale nationale du Cameroun. Le document, qui a été partagé sur Twitter fait également savoir que « le corps du défunt » a été mis « à disposition » de l’Église catholique camerounaise, afin d’organiser les obsèques qui se tiendront les 2 et 3 août prochains.
Jusqu’à présent, l’autopsie conduite par deux médecins légistes étrangers indiquerait que le prêtre serait « mort par noyade, sans trace de violence ». Le procureur de la République, Jean-Fils Ntamack l’a redit : « La noyade est la cause la plus probable du décès de l’évêque ». Un message où il était écrit : « Je suis dans l’eau » aurait en effet été découvert dans son véhicule retrouvé le 3 juin à hauteur d’un pont. La thèse du suicide semble donc privilégiée par les enquêteurs.
Une version officielle à laquelle ne croient pas les évêques du pays, qui avaient dénoncé, dès le 13 juin, « un crime odieux et inséparable ». « La certitude des évêques repose, entre autres, sur le fait que le corps qu’ils ont vu et reconnu au bord de la Sanaga et à la morgue de l’hôpital général de Yaoundé, et qui était la dépouille de Mgr Jean Marie Benoît Bala, portait des marques de violence », expliquent-ils dans un communiqué le 12 juillet dernier. Les premiers éléments de l’enquête diffusés, mi-juin, allaient dans ce sens. D’après eux, le corps de l’évêque aurait été retrouvé avec un bras et une jambe cassés, des organes endommagés et ses poumons ne contenaient « aucune goutte d’eau ».
Mgr Bala n’est pas le premier homme d’Église à mourir de manière mystérieuse au Cameroun. Depuis les années 1980, le pays a enregistré les assassinats des Sœurs de la communauté de Djoum, des pères Antony Fontegh, Joseph Mbassi et Engelbert Mveng ou de Mgr Yves Plumey. Une situation qui oblige la conférence épiscopale nationale du Cameroun et son président, Mgr Kleda, à monter au créneau pour défendre Mgr Bala.
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