Ce joyau renaissance exceptionnel a traversé les siècles et se laisse admirer au cœur de la capitale.L’église Saint-Étienne-du-Mont, au sommet de la montagne Sainte-Geneviève, est un de ces écrins dont les rues de Paris ont le secret. Renfermant de nombreux trésors, un en particulier attire notre attention. C’est dans cette église que subsiste le dernier jubé de la ville de Paris. Réalisé dans du calcaire de Saint-Leu, cet ouvrage est une véritable dentelle de pierre. Orné de bas relief et de sculptures réalisées par Pierre Biard l’Aîné, il est également composé de deux escaliers qui, s’enroulant autour des piliers centraux, nous mènent à la coursive surplombant le chœur.
Les jubés apparaissent en France au XIIe siècle. Construit en pierre ou en bois, ils avaient pour principal vocation de séparer le chœur liturgique de la nef. Composé d’une tribune depuis laquelle le célébrant proclamait l’évangile, d’une clôture qui séparait les religieux de l’assemblé, et enfin d’une crucifixion tourné vers les fidèles (accompagné ou non des statues de saint Jean et de la sainte Vierge), les jubés sont la réunion d’éléments préexistant séparément, la poutre de gloire, la clôture et le ou les deux ambons.
La réforme liturgique du concile de Trente imposant de rendre le chœur visible pour l’assemblé des fidèles marquera la fin de la construction et la destruction de ces particularités architecturales. C’est pourtant quasiment à cette époque, aux environ de 1530, que fut entrepris la réalisation de celui de Saint-Étienne-du-Mont. Les deux anges surmontant les portes du jubé, œuvre du sculpteur Pierre Biard date elles de 1600.