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Il est urgent de réévangéliser l’Europe !

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Louise Alméras - publié le 22/09/16
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Il faut renforcer l’unité des chrétiens dans une Europe tourmentée.

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Après le message du symposium inter-chrétien à Thessalonique, le pape François rappelle ce qu’est l’évangélisation et ce qu’elle n’est pas, comme frapper à la porte de son voisin en disant : “Christ est ressuscité !”.

Le pape François et le patriarche de Constantinople Bartholomée Ier se sont adressés fermement aux chrétiens d’Europe, lors du 14ème symposium inter-chrétien, du 28 au 30 août derniers. Le message est clair : “Il faut renforcer l’unité des chrétiens dans une Europe tourmentée”.

Évangélisation et responsabilité politique

Le thème de ce dialogue entre catholiques et orthodoxes “Le besoin d’une réévangélisation de la communauté chrétienne en Europe” répondait à cette urgence, rapporte Radio Vatican. Tous les deux ans, depuis plus de vingt-cinq ans, ces rencontres théologiques se déroulent alternativement en Italie et en Grèce, les deux terres mères.

Le Pape souhaite que ces échanges “contribuent à identifier de nouvelles routes, des méthodes créatives et un langage adapté pour transmettre l’annonce de Jésus-Christ, dans toute sa beauté, à l’homme européen d’aujourd’hui”. Il déplore le grand nombre d’Européens qui “n’ont pas conscience de la foi qu’ils ont reçu” et “n’expérimentent pas la consolation, ne participent pas pleinement à la vie de la communauté chrétienne”.

Si le Pape insiste sur l’importance d’une reconversion de l’Europe “de moins en moins liée à ses racines chrétiennes”, grâce à “une nouvelle œuvre d’évangélisation”, le patriarche appelle à l’unité des chrétiens et à une plus grande responsabilité face aux drames de l’actualité. Selon lui, “la déchristianisation de l’Europe” est liée au développement du terrorisme en Europe occidentale.  Le terreau européen, à force de se construire autour de valeurs matérielles de courts termes, de compromissions et de réponses sociales isolées, implose de l’intérieur par manque de conviction. Et l’homme dans tout ca ? Il a beau se méfier, se désolidariser du spirituel, il est spirituel et “ne trouve pas de soutien” à cette aspiration “dans les pays sécularisés occidentaux d’aujourd’hui”. Ce contexte a favorisé une “course vertigineuse vers la destruction du monde et des valeurs humaines, vers des formes malsaines de religiosité” et conduit l’homme à “une vie matérialiste qui l’emprisonne”.

Bartholomée Ier appelle à un “retour à la foi et la vie chrétienne” pour trouver des réponses concrètes. La complexité du tissu culturel et religieux actuel nécessite d’avoir de “l’amour pour le dialogue, pour la résolution pacifique des conflits et pour la réconciliation”. Il exhorte à “lutter de toutes nos forces” pour faire comprendre “plus largement et plus clairement l’Évangile”.

Que signifie évangéliser ?

Le Pape y répondait le vendredi 9 septembre lors de sa messe matinale, en s’appuyant sur la Première lecture de la lettre de Saint-Paul aux Corinthiens.

Que n’est pas l’évangélisation ?
C’est vivre le service comme une activité et se vanter de servir, ce que le Pape dénonce comme le fait de “réduire l’Évangile à une fonction ou aussi à un honneur”. C’est encore “faire du prosélytisme qui est une vanité”.  Si vous vous demandez alors comment “être sûr de ne pas faire une promenade, de ne pas faire du prosélytisme et de ne pas réduire l’évangélisation à un fonctionnalisme”, la réponse est “se faire tout à tous”, “aller et partager la vie des autres, accompagner dans le chemin de la foi, faire croître dans le chemin de la foi”. Finalement, c’est avoir une qualité de présence, être vigilant à porter la lumière en soi en premier lieu.

Qu’est l’évangélisation ?
A la question d’un jeune lors des JMJ de Cracovie qui se demandait que dire à son ami athée, le pape répondit : “Écoute, la dernière chose que tu dois faire, c’est de lui dire quelque chose ! Commence par faire, et lui, il verra ce que tu fais, et il te demandera. Et quand il te demandera, tu lui diras”.

Le Pape relève la gratuité de cet acte, “parce que nous avons reçu gratuitement l’Évangile”, “la grâce, le Salut ne s’achète pas et ne se vend pas non plus et nous devons le donner gratuitement !”.

La plus belle explication qu’il donne s’appuie sur l’exemple du missionnaire saint Pierre Claver. “Cet homme n’a pas fait une promenade en disant qu’il évangélisait. Il n’a pas réduit l’évangélisation à un fonctionnalisme ni à un prosélytisme : il a annoncé Jésus-Christ avec les gestes, en parlant aux esclaves, en vivant avec eux, en vivant comme eux ! Et il y en a tellement, des comme lui, dans l’Église !” se réjouit-il. “Tellement qui s’annihilent eux-mêmes pour annoncer Jésus-Christ. Et nous tous, frères et sœurs, nous avons l’obligation d’évangéliser, qui n’est pas de frapper à la porte du voisin ou de la voisine et de dire : le Christ est ressuscité ! C’est vivre la foi, et en parler avec douceur, avec amour, sans volonté de convaincre personne, mais gratuitement”.

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