Canonisée à Rome le 4 septembre 2016 durant l’année sainte de la miséricorde, à la suite de Jésus, mère Teresa aura été un visage crédible de la miséricorde du Père pour notre temps. Elle se présentait ainsi, non sans humour : "De sang, je suis Albanaise, de citoyenneté, Indienne ; de religion, catholique ; par ma mission, j’appartiens à tout le monde ; mais mon cœur n’appartient qu’à Jésus".
N’être qu’à Jésus
La spiritualité de la sainte de Calcutta pourrait se résumer en trois mots : tout pour Jésus. "Only for all Jesus", répétait-elle souvent, comme une devise inscrite en son cœur. En avril 1942, elle avait prononcé un vœu privé : donner à Jésus tout ce qu’il peut demander, ne rien lui refuser. Ce vœu s'inspirait de la petite voie de confiance de Thérèse de Lisieux, qu’elle avait lue plus jeune. Elle l’avait choisie pour homonyme parce qu’elle faisait des choses ordinaires avec un amour extraordinaire. Pour les deux Thérèse(s), la sainteté n’est pas destinée à une élite, auréolée ou non, elle est le devoir de tous.
Agnès Gonxha Bojaxhiu naît le 26 août 1910 de parents albanais à Skopje, en Macédoine. Elle est baptisée le lendemain. Son père Nikolle meurt subitement lorsqu’elle a 9 ans. Sa mère Drana va s’occuper de la famille qui compte trois enfants. Son désir d’être toute à Jésus croît avec les années et l’entraîne à devenir postulante à 18 ans chez les sœurs de Notre-Dame de Lorette, appelées aussi "Dames Irlandaises", très actives en Inde. Elle part pour Dublin apprendre l’anglais et commence son noviciat en Inde. Elle prononce ses vœux définitifs dans l’ordre de Lorette le 24 mai 1937. En 1944, elle est nommée directrice de l’école où elle enseigne. Elle accueille ces responsabilités dans la joie, même si elle ne se sent pas à la hauteur, puisque ses supérieures le lui demandent. Elle ne pouvait rien refuser quand c’était pour Jésus, semant la gaieté autour d’elle, même dans les contrariétés quotidiennes.
Une Québécoise raconte cette anecdote. Partie quelques semaines avec sa fille pour travailler au mouroir de Calcutta, elle demande à prendre Mère Teresa en photo avec sa fille à la fin de leur séjour. "No photo, no photo" s’exclame Mère Teresa. La dame insiste : "For Jesus, Mother". Elle répond alors en souriant : "Ok ! Photo for Jesus, only for Jesus". Elle montrait par l’exemple que c’est l’intensité de l’amour que nous mettons dans nos gestes qui les rendent beaux aux yeux de Dieu. Cette joie du don ouvre les cœurs blessés à la tendresse et répond à la soif de Jésus qui veut être tout pour tous. Lire la suite sur le blogue de Jacques Gauthier.