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Les Noëls magiques de sainte Thérèse de Calcutta

MOTHER TERESA

Manfredo Ferrari - CC BY-SA 4.0

Isabelle Cousturié ✝ - publié le 12/12/17

Pour Mère Teresa, Noël marque l’essence de la foi chrétienne et pour rien au monde elle n’aurait commencé la mission que lui a confiée Jésus un autre jour que le 25 décembre.

“Je ne saurais imaginer un instant de ma vie sans Jésus. L’aimer et le servir dans les pauvres est pour moi la plus grande des récompenses”, disait Mère Teresa de Calcutta inlassablement. Pour la missionnaire, la naissance du Christ n’était pas seulement une date à fêter, mais un événement magique à traduire en actes concrets de charité tout au long de l’année. C’est d’ailleurs un jour de Noël, en 1948, qu’elle a quitté sa congrégation des sœurs de Notre-Dame de Lorette — après 20 ans de service — pour marquer le début de sa nouvelle vocation : “Sauver les pauvres”, comme le lui avait demandé Jésus avec empressement, deux années auparavant, alors qu’elle était en voyage dans un train parti de Calcutta.




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Mère Teresa, béatifiée par Jean Paul II en 2003 et canonisée par le pape François en 2016, est une femme courageuse et déterminée, raconte l’écrivain et journaliste italien Renzo Allegri, et elle voulait à tout prix que ce nouveau départ coïncide avec le jour de “l’essence même de notre foi”. Renzo Allegri a connu la sainte personnellement. Parmi un des faits marquants de la vie de la « sainte de Calcutta » rapporté dans son ouvrage “Mère Teresa, la maman de Calcutta” , il souligne cet attachement très profond qu’elle avait pour Noël : “C’est un symbole de souffrance et en même temps celui du triomphe de l’humanité, de l’homme, comme fils de Dieu. Souffrance parce qu’en naissant Jésus est venu dans un monde d’exil et d’épreuves ; triomphe parce qu’en se faisant homme, il a sauvé l’humanité, a vaincu la mort et offert la résurrection”, lui avait expliqué la sainte.

Une simple cabane

Les détails de ce premier jour annoncent la couleur de sa future congrégation religieuse « Les Missionnaires de la charité » (en 1950) et deviendra semence pour toutes ses œuvres futures. Nous sommes le 25 décembre 1948. Aussitôt après la messe de Noël, la missionnaire plie bagages et se rend auprès des miséreux du seul “slum” –  c’est-à-dire du seul bidonville – qu’elle connait, celui de Motijheel, pas très loin de l’école où, pendant de longues années, elle a enseigné. Si à l’époque elle devait se contenter d’y envoyer ses élèves pour offrir aux enfants des cadeaux qu’elle leur préparait personnellement, maintenant elle peut aller les voir et célébrer Noël avec eux, d’entrer physiquement “en contact avec Jésus qui vit dans les pauvres”, disait-elle.  Sa joie est si grande et son émotion si forte qu’elle en oublie de chercher un logement, trop occupée à jouer avec les enfants et fraterniser avec leurs mamans toute la journée. Après maintes difficultés, elle finit par trouver une misérable petite cabane à 5 roupies par mois. “J’avais l’impression de vivre l’aventure de la Vierge enceinte qui ne trouvait pas de place dans une auberge et a fini dans une étable pour donner le jour à son enfant”, confie-t-elle à Renzo Allegri.




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Dès le lendemain, dans cette cabane sans tables ni chaises, elle commence à donner des cours à cinq enfants. Avec un petit bâton, elle leur apprend l’alphabet en traçant les lettres sur le sol en terre. Trois jours plus tard ces cinq enfants sont devenus 25 et avant la fin de l’année ils sont une quarantaine. A cet endroit-là, plus tard, elle construira une école pour 500 enfants. Depuis, chaque année à Noël, Mère Teresa, jusqu’à la fin de sa vie, y retourna pour fêter ses débuts.

 Le “plus complet des Noëls”

Célébrer Noël, pour Mère Teresa, voulait dire être avec ses pauvres. Elle ne concevait pas un 25 décembre sans eux. Elle privilégiait les enfants malades de la lèpre et du sida, ou les moribonds de Calcutta. Mgr Paul Hnilica, évêque tchécoslovaque, jésuite, ami et collaborateur de la religieuse pendant plus de trente ans, a passé plusieurs Noël avec la missionnaire, à Calcutta. Il y en a un dont il se souvient particulièrement qui fut « le plus complet » des Noëls :

Le père jésuite est invité à diner le 24 décembre au soir, pour fêter la Vigile. Un diner très chiche, presque miséreux, comme les missionnaires de la charité ont l’habitude de préparer, mais si riche en affection, en joie, et en fraternité, que les convives en oublient presque de manger. Tout-à-coup quelqu’un frappe à la porte. Une des religieuses va ouvrir et revient avec un panier recouvert d’un drap. Tout le monde pense à une attention d’une bienfaitrice. Mais quelle ne fut pas leur émotion d’y trouver un nouveau-né endormi. « Jésus est arrivé », lance Mère Teresa dans un large sourire.  C’était un enfant abandonné. La femme qui l’avait apporté, peut-être la mère, ne voulait pas le garder et l’avait confié aux religieuses. Une scène qui se répétait souvent à Calcutta. Mais ce jour-là, l’émerveillement des religieuses est à son comble.  Mère Teresa sourie et pleure en même temps. Le petit Jésus est venu parmi elles. De son corps, témoigne Mgr Hnilica, émanait une très forte émotion, une force protectrice, dont mère Teresa avait le secret à chaque fois qu’elle accueillait Jésus dans la chaude « mangeoire » de son cœur.




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Prions Dieu qu’à Noël …

Alors que Noël approche, imprégnons-nous de cet esprit de Noël qui caractérise Mère Teresa en accueillant son invitation :

“C’est Noël chaque fois que vous souriez à votre frère et lui tendez la main, chaque fois que vous vous taisez pour écouter quelqu’un, chaque fois que vous tournez le dos aux préjugés qui relèguent les opprimés aux confins de leur isolement, chaque fois que vous espérez avec les prisonniers, ceux qui sont chargés du poids de la pauvreté physique, morale ou spirituelle, chaque fois que vous reconnaissez avec humilité vos limites et votre faiblesse. C’est Noël chaque fois que vous permettez à Dieu d’aimer les autres à travers vous. Prions Dieu qu’à Noël nous puissions accueillir Jésus non dans la froide mangeoire de notre coeur, mais dans un coeur plein d’amour et d’humilité, animé par la chaleur de l’amour que nous avons les uns pour les autres”.

Tags:
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