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Un signe prophétique pour tous ceux qui seraient tentés par le repli, la peur, la haine ou la vengeance…
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Ce mardi 26 juillet, l’abbé Jacques Hamel n’a pas eu le temps d’achever la célébration de la messe de neuf heures. Deux hommes armés ont pénétré dans la petite église de Saint-Étienne-du-Rouvray vers 9h25, ont pris l’assistance en otage, si réduite en ce début de semaine, en plein cœur de l’été, et l’ont frappé à mort.
Une parabole prophétique
À cette heure-ci, l’abbé Hamel avait eu le temps d’achever la proclamation de l’Évangile. Ce mardi 26 juillet, le missel proposait l’explication d’une parabole mystérieuse, celle du bon grain et de l’ivraie. Une parabole prophétique rapportée par Matthieu au chapitre 13 de son évangile :
Le royaume des Cieux est comparable à un homme qui a semé du bon grain dans son champ.Or, pendant que les gens dormaient, son ennemi survint ;il sema de l’ivraie [une plante toxique] au milieu du blé et s’en alla.Quand la tige poussa et produisit l’épi, alors l’ivraie apparut aussi. (…)Les serviteurs disent au Maître : “Veux-tu donc que nous allions l’enlever ?”Il répond : “Non, en enlevant l’ivraie, vous risquez d’arracher le blé en même temps.Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson ; et, au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs : Enlevez d’abord l’ivraie, liez-la en bottes pour la brûler ; quant au blé, ramassez-le pour le rentrer dans mon grenier.”
L’explication la voici :
Celui qui sème le bon grain, c’est le Fils de l’homme ;
le champ, c’est le monde ;
le bon grain, ce sont les fils du Royaume ;
l’ivraie, ce sont les fils du Mauvais.
L’ennemi qui l’a semée, c’est le diable ;
la moisson, c’est la fin du monde ;
les moissonneurs, ce sont les anges.
De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu,
ainsi en sera-t-il à la fin du monde.
Le Fils de l’homme enverra ses anges,
et ils enlèveront de son Royaume
toutes les causes de chute
et ceux qui font le mal ;
ils les jetteront dans la fournaise :
là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Alors les justes resplendiront comme le soleil
dans le royaume de leur Père.
Celui qui a des oreilles,
qu’il entende !”
Gardons-nous de toute tentation de venger la mort du père Jacques Hamel ou des centaines de victimes du terrorisme. Combien d’épis de blé mûrs et dorés avons-nous fauchés en voulant enlever l’ivraie des champs de Syrie, d’Irak ou de Libye, d’Afghanistan, du Yémen ou du Mali ? Partout ce ne sont plus que ruines, malheur, exode. Combien de libertés avons nous perdues à poursuivre l’illusion de la sécurité ?
Le diable a semé l’ivraie dans le monde et les moissonneurs attendent la dernière heure pour trier le bon grain du mauvais. Gardons-nous de la fournaise où les fétus de cette paille mauvaise danseront en se consumant. La récompense des assassins leur est déjà promise : pleurs et grincements de dents. Gardons-nous d’en grossir les rangs. Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! Les justes, comme le père Jacques Hamel, ont été fauchés de la terre des vivants pour resplendir comme le soleil…
Ô Mort, où est ta victoire ?
Un vieux prêtre, un couple de personnes âgées, trois religieuses. Ils étaient six. Sept avec le Christ pour être précis, car : “Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux” (Matthieu 18, 20). À peine la moitié des apôtres ! Rempart dérisoire de la civilisation chrétienne que ces fous d’Allah voulaient abattre… S’ils savaient ! “La mort a été engloutie dans la victoire. Ô Mort, où est ta victoire ? Ô Mort, où est-il, ton aiguillon ?” (Corinthiens 15, 55) Aucun fidèle ne participerait plus à la messe depuis longtemps s’il n’avait l’intime certitude que la mort n’a plus d’emprise sur sa vie.
Quelle religieuse consacrerait sa vie à des chimères ? Quel couple s’infligerait 60 ans de vie commune en pure perte ? Quel homme rempilerait au service de ses frères jusqu’à 86 ans pour rien ? Ils témoignaient, chacun selon sa vocation – célibat, mariage, sacerdoce – de leur fidélité au Christ, de la mise en pratique de ses commandements et de la foi en la vie éternelle.
C’est la France que l’on assassine
Ce mardi 26 juillet, nous pouvons collectivement pleurer la disparition du père Jacques Hamel, mais nous pouvons surtout pleurer sur le triste sort que connaît la France. Ce mardi 26 juillet, c’est le couple de paysans priant l’angélus sous le pinceau de Jean-François Millet qui prend un coup de couteau dans la gorge. Saint-Étienne-du-Rouvray incarne la désuète image du catholicisme de nos bourgades françaises, épuisé, presqu’éteint, petite lueur vacillant dans la nuit de la foi de tout un pays.
La ville incarne aussi la lente décadence de nos “lumpencités”. Hameau dépendant de la prestigieuse abbaye de Saint-Wandrille au Moyen-Âge, terre du développement industriel et des revendications ouvrières au tournant du siècle dernier, ville aujourd’hui du déclassement social, du chômage à 21% (43% chez les jeunes d’après l’Insee) et du salafisme et des filières djihadistes.
Ce mardi 26 juillet, qui se souviendra du plaidoyer d’Abraham, dans la Genèse, suppliant le Seigneur son Dieu d’épargner la ville de Sodome, rongée par le mal :
Vas-tu vraiment faire périr le juste avec le coupable ? Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville. Ne pardonneras-tu pas à toute la ville à cause des cinquante justes qui s’y trouvent ? “Si je trouve cinquante justes dans Sodome, à cause d’eux je pardonnerai à toute la ville.” (…) Peut-être s’en trouvera-t-il seulement dix ? Et le Seigneur déclara : “Pour dix, je ne détruirai pas la ville.”
Combien, en France, en reste-t-il encore ?