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"Frère", "moine" et "prêtre" sont des termes ambigus et malléables. Dans le langage courant, on les utilise indifféremment, comme s'ils voulaient dire la même chose. Il existe cependant des différences.
Un prêtre est-ce un moine ou un frère ?
Dans l’Église catholique, un prêtre est un homme qui a reçu le sacrement de l’Ordre sacerdotal, grâce auquel il peut célébrer le sacrifice de la messe et réaliser des tâches propres au ministère pastoral. Il peut être membre d’un ordre ou d’une famille religieuse, ou appartenir à un diocèse. En revanche, un moine ou un frère est une personne qui appartient à une congrégation ou une famille religieuse en particulier (les franciscains, les dominicains, les jésuites, etc.), et qui a parfois fait vœu de pauvreté, de chasteté et d’obéissance. Dans certains cas, le religieux est aussi prêtre, mais cela n’a rien d’une obligation. Sa vocation religieuse n’est pas nécessairement une vocation sacerdotale.
Quelle différence entre un moine et un frère ?
Elle s’explique par l’origine de ces deux mots : "moine" vient du latin tardif monachus, terme qui désignait les anachorètes (les ermites), et dont la racine comprenait implicitement le sens de "solitude". Il est lié à l’apparition des premières expériences de vie contemplative (IVe-VIe siècles), comme par exemple les Pères du désert, des ermites qui abandonnaient le monde pour vivre dans le désert, ou saint Benoît de Nursie, fondateur des bénédictins, le plus ancien ordre religieux d’Occident. Le terme "moine" est donc plus adapté pour faire référence aux hommes consacrés qui vivent dans des couvents et qui se consacrent pleinement à la prière et à la pénitence. C’est le cas des ordres contemplatifs, comme l’ordre des Chartreux.
Quant au terme "frère", il est plus moderne. Il remonte au Moyen Âge (du provençal fraire qui veut dire "frère"). Le terme s’emploie généralement davantage pour les ordres consacrés à la vie active, comme les franciscains ou les hospitaliers. L’utilisation du terme est liée à l’apparition des ordres mendiants au Bas Moyen Âge, qui ont provoqué un profond changement dans la vie religieuse. Ces nouveaux religieux ne restaient plus enfermés dans des couvents éloignés du peuple pour se consacrer à la prière. Ils vivaient dans les villes et s’occupaient des pauvres, de l’enseignement ou des malades.