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Travail dominical : « Décatholicisons notre société »

Travail le dimanche

© JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Judikael Hirel - publié le 21/12/14

Les masques tomberaient-ils ? Dans le JDD, un sociologue proche du PS affirme que le dimanche ne doit pas être la journée des catholiques.

Débat après débat, comment ne pas ressentir, comme en reculant devant un tableau pointilliste, une impression de déjà vu, de cohérence d’ensemble, d’idéologie parfois affichée, parfois hypocrite, sous-jacente, dans les lois actuellement votées ?

Travailler le dimanche rend heureux

La dernière en date est celle relative au travail le dimanche, censé rendre les citoyens plus heureux en consommant un jour de plus sans pour autant voir leurs revenus augmenter, bien au contraire. L’argument d’autorité en ces temps de chômage de masse est certainement que cela contribuera à créer de la richesse, du pouvoir d’achat, bref des emplois. Un argument qui n’est pas sans rappeler celui mis en une du Monde le jour de son 70e anniversaire. Là aussi, légaliser la vente du cannabis créerait de la richesse, du pouvoir d’achat, des emplois… Mais faut-il être prêt à détruire le ciment d’une société au nom de l’argent ? Le bonheur intérieur brut ne se mesure-t-il donc qu’à l’aune des vitrines des centres commerciaux ? Pour Jean Viard, sociologue présenté par le JDD comme « proche du parti socialiste marseillais et spécialiste des temps sociaux » (en soi tout un programme), la réponse est résolument
oui : « Travailler un week-end par mois rend plus heureux ».

Tout le monde n’est pas en couple et en Scénic

Franchissant très vite la frontière entre sociologie et idéologie, Jean Viard, rappelle qu’« il ne faut jamais oublier qu’il y a eu 120 ans de lutte sociale, de 1789 à 1906, pour que le dimanche soit férié »Mais, pour lui, la lutte des classes a cédé la place à celle des horaires d’ouverture : « Je pense qu’il faut augmenter la liberté des acteurs, qui ne sont pas tous en couple et en Scénic. Le progrès social avant, c’était d’augmenter la liberté des classes sociales, ce qui passait par le repos. Aujourd’hui, c’est d’augmenter la liberté des individus »Ce que le JDD, dans une absence totale de distanciation à l’interviewé, appelle « défendre une vision progressiste du travail dominical »Le progrès des uns est bel et bien la régression des autres ! Dans un éclair de lucidité, l’interviewé reconnaît toutefois que « le problème est que les Français sont aujourd’hui plutôt favorables au travail le dimanche tant que ça ne les concerne pas ! ».

Car, affirmation étonnante pour qui se dit être un penseur de la société de gauche, le bonheur, la vie sociale, voire la vie de famille, doivent s’adapter à l’ère du «​ consotainment », ce concept selon lequel on ne vient plus faire ses courses dans un centre commercial, mais avant tout s’y distraire, voire tuer le temps. Ainsi, selon Jean Viard, l’Ile-deFrance a «​ une particularité : la jeunesse des banlieues utilise les grands magasins comme espace de divertissement le dimanche. Le grand magasin est un lieu de sortie et pas forcément un lieu de shopping »Sortir au grand magasin, voilà un rêve certainement à la hauteur de la recherche d’idéal d’une jeunesse qui, parfois, se met à croire au pire à force de ne croire en rien…

Haro sur les élus catholiques

Dernières attaques en règle de cet interview d’autant plus surréaliste que dominicale : d’une part un coup de griffe contre la gauche elle-même : « La plupart de nos parlementaires connaissent très peu le monde de l’entreprise. Nous avons à droite des avocats et des médecins, à gauche essentiellement des fonctionnaires qui n’ont jamais créé un emploi. Que savent-ils de la façon dont doivent fonctionner les entreprises ? ». D’autre part, une attaque en règle des élus en pointe contre le travail le dimanche pour des raisons qui, par définition, disqualifient leur prise de position : ils « viennent des régions ou des grandes familles catholiques, comme Martine Aubry ». Laissons le mot de la fin à ce sociologue hors pair, à l’objectivité flamboyante, qui conclut cette interview décrédibilisante tant elle est complaisante par ces mots définitifs : « Le dimanche n’est pas la journée des catholiques. C’est le jour des conquêtes sociales, du repos hebdomadaire, c’est la loi de 1906 faite par les francs-maçons. Décatholicisons notre société. Le dimanche est un jour laïc ». Tout est dit, et n’oubliez surtout pas de venir travailler le jour de Noël !

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