Nicolas Sarkozy reprend donc la tête de l'UMP. Retour en chiffres sur son élection à la tête du principal parti d'opposition.
Dix ans après son sacre médiatique au Bourget, c’est donc fait, et il n’y aura pas de second tour : Nicolas Sarkozy a été (ré)élu à la tête de l’UMP. Une fonction qu’il avait déjà occupée, et qu’il avait aussi dit qu’il n’occuperait plus, peu après sa défaite face à François Hollande. En effet, comment passer sans donner l’impression de déchoir, des affaires de l’État à celle d’un parti, si grand soit il ? Reste à savoir si le promoteur du « travailler plus pour gagner plus », qui a déçu au point d’être battu, tiendra cette fois ses promesses, la simple alternance au PS ne pouvant tenir lieu de programme. Tour d’horizon en cinq chiffres clés de cette élection pas aussi sans surprise que les commentateurs l’affirment.
268 000
C’est le nombre d’adhérents à jour de cotisation au sein de l’UMP. Malgré les séquelles du duel Fillon/Copé, l’UMP demeure le premier parti de France, avec 268 000 adhérents à jour de cotisation. À titre de comparaison, le PS annonçait 170 000 adhérents au 31 décembre 2013, mais la presse parle cette année d’adhésions en chute libre, à -60 % (lire ici).
Juste derrière lui se trouverait donc désormais… le Front National, qui affirmait, à la veille de son congrès, posséder 83 000 adhérents à jour de cotisation. Quel que soit le parti politique, ces chiffres sont toujours à relativiser, car impossibles à recouper, et très souvent exagérés. C’est peut-être aussi pour cette raison, une surestimation du nombre d’adhérents, qu’au final seuls 58 % des encartés UMP se sont exprimés samedi 29 novembre, au-delà d’incidents ayant empêché certains militants de voter.
100 159
C’est le nombre de votants pour Nicolas Sarkozy. Nombre de commentateurs préfèrent insister sur le pourcentage obtenu, parlant d’un « score décevant », à rapporter au taux de participation. Au final, l’ex-président n’a donc été élu que par un tiers des militants UMP. Cependant, réunir autant de suffrages sur son nom constitue un succès clair et net, une réussite sur le chemin de la prochaine élection présidentielle, Nicolas Sarkozy redevient ainsi non seulement le leader incontesté de sa famille politique, mais aussi une voix face à la majorité actuelle. En effet, l’une des principales chances du gouvernement, malgré les scandales et les échecs, aura été ces deux dernières années une absence quasi totale d’opposition pour lui faire face.
À l’inverse, le retour dans l’arène du prédécesseur de François Hollande constitue aussi une chance pour le PS : celle de refédérer son camp face à un leader honni, et de réveiller, si ce n’est déjà fait, le « Sarko bashing » médiatique. Que l’on partage ou non ses idées, et que l’on doute ou non de la véracité des nombreuses affaires attachées à son nom, il faut reconnaître le regard orienté voire partisan de la presse à l’égard de l’ex-président de la République. D’ailleurs, l’actuel locataire de l’Elysée n’atteint pas un tel degré de détestation à longueur de colonnes, malgré un niveau de satisfaction dans l’opinion historiquement faible.
6,32 %
C’est le score d’Hervé Mariton, avec 9 809 voix. Celui qui a fait du combat contre la loi Taubira son leitmotiv de campagne n’a pas, et c’est un euphémisme, eu les faveurs des médias, y compris au lendemain du scrutin. Pourtant, Hervé Mariton a fait ce à quoi personne ne croyait : faire exister au sein de l’UMP une mouvance, une tendance attachée à des valeurs, à laquelle se sont aggrégés plusieurs députés au cours de sa campagne. Même si comparaison n’est pas raison, notamment grâce à l’apport des militants de Sens Commun, qui avaient notamment adhéré à l’UMP pour influer sur ce scrutin, Hervé Mariton a donc réuni sur ses idées plus d’adhérents UMP que le parti EELV ne dit compter d’adhérents.