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Saint Antoine de Padoue, une vie brûlée pour l’Évangile

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Jacques Gauthier - publié le 13/06/14
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Fêté le 13 juin dans l’Église, le « Docteur évangélique », disciple de saint François d’Assise, prédicateur en terres cathares et fondateur d’un couvent à Brive-la-Gaillarde (Corrèze), a donné sa vie au service de l’Évangile. Qui ne connaît pas saint Antoine de Padoue ? Sa statue se niche dans bien des églises. Le saint franciscain est souvent représenté avec l’Enfant-Jésus dans les bras ; parfois il tient un lys ou un livre, symbole de sa connaissance de la Bible. La tradition populaire en a fait le “spécialiste” pour retrouver les objets perdus. On a même retrouvé son visage. Le 10 juin 2014, des scientifiques ont reconstitué en 3D le visage du saint au Musée d’anthropologie de l’Université de Padoue.

Un désir d’évangélisation

Contrairement à ce que l’on peut penser, Antoine n’est pas né à Padoue mais à Lisbonne, en 1195. Ce Portugais, contemporain de saint François, se prénommait Fernando. Nous possédons peu d’informations sur sa famille et sur son enfance. Fernando est le fils aîné d’une famille noble et riche. Ses parents aimeraient qu’il devienne un magistrat, mais c’est la prière qui l’attire. Il quitte le confort de la maison et de sa famille à quinze ans pour entrer chez les chanoines réguliers de Saint-Augustin. Il y reçoit une excellente formation biblique et patristique. Ses parents et amis viennent parfois le distraire, mais pour Fernando, son choix est fait.



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Ordonné prêtre à vingt-cinq ans, un événement lui ouvrira de nouveaux horizons. En février 1220, les restes des premiers martyrs franciscains du Maroc sont ramenés au Portugal. Fernando les avait rencontrés quelques mois auparavant et il avait été touché par leur joie et leur foi. Il aspire à une autre vie. Il entre chez les franciscains, suite à un appel intérieur qu’il ressent pour évangéliser l’Afrique. Il prend le nom d’Antoine et se rend au Maroc afin d’y mourir martyr. Sa santé fragile l’oblige à quitter le Maroc. Il s’en remet à la volonté de Dieu. Ce ne sont pas les Sarrasins qui le feront souffrir, mais ce renoncement au projet qui lui tenait tellement à cœur. Telle est l’immolation que Dieu veut pour lui.

Une parole en action

En 1221, il va à Assise, retrouvant la vie franciscaine primitive. Les frères découvrent ses connaissances en théologie à l’occasion d’un chapitre de l’ensemble de l’ordre. Saint François, qui mourra en 1226, lui fait une forte impression. Prédicateur de talent, Antoine combat l’hérésie cathare en Italie, puis les Albigeois dans le Midi de la France. S’oubliant lui-même, il vit ce qu’il prêche. La vérité de ses paroles ne laisse personne indifférent. Dans une homélie sur l’Esprit, il écrit : « Que les paroles se taisent, que les actes parlent ».



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Armé d’une riche culture théologique et de l’amour qui jaillit de son être, Antoine rayonne partout. Avec la permission de saint François, il enseigne à Bologne, Toulouse, Montpellier et Limoges. Il se retire dans les grottes de Brive-la-Gaillarde, où il a fondé un couvent. C’est dans cette ville qu’il retrouve un manuscrit dérobé. Il commence ainsi ce qu’il fera après sa mort : aider à retrouver les objets perdus.

S’il y a un sermon aux oiseaux dans le récit de la vie de François, Antoine n’est pas en reste, puisqu’il prêchera aux poissons. Alors qu’il est nommé provincial des franciscains d’Italie du Nord en 1227, il fait face aux hérétiques à Rimini. Puisque ceux-ci ne veulent pas l’entendre, il prêchera alors l’Évangile aux poissons : « Venez à moi, poissons de la mer, venez entendre la parole de Dieu à la place de ces hommes qui la refusent! » La stupeur des hérétiques sera grande, car les poissons arrivent par milliers.


SAINT ANTHONY PADUA
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Peut-être s’agit-il d’une légende comme on en raconte beaucoup au Moyen Âge… Il n’en demeure pas moins que la foi d’Antoine séduit les foules. On accourt de partout pour entendre ses sermons qui parlent de paix et de bonté. Il n’a peur de personne et il défend constamment les opprimés. Il s’attaque surtout à ceux qui font de l’argent sur la misère des pauvres. Dans l’oraison de sa messe, l’Église décrit saint Antoine comme « un grand prédicateur de l’Évangile et un défenseur des pauvres ». Il invite chaque chrétien à se livrer à la contemplation de l’humanité de Jésus, caractéristique importante de la spiritualité franciscaine. Un jour, le comte Tiso le voit serrant l’Enfant-Jésus dans ses bras.

Antoine se retire au couvent Sainte-Marie de Padoue. Il meurt d’épuisement le vendredi 13 juin 1231 à trente-six ans. Le salut des âmes aura été le but de sa vie. Pour y parvenir : tourner les cœurs vers la miséricorde divine. Après avoir entonné une hymne à la Vierge, ses dernières paroles sont : “Je vois mon Seigneur”. Le pape Grégoire IX le canonise un an seulement après sa mort. Son tombeau devient un important lieu de pèlerinage. Pie XII lui décerne le titre de docteur de l’Église en 1946 et le proclame « Docteur évangélique ».



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Son culte se répandra surtout au xve et au xvie siècle. Devenu le saint national du Portugal, les explorateurs portugais le feront connaître au monde entier. Il devient le patron des marins et des prisonniers. Ses nombreux miracles seront illustrés par les plus grands peintres comme Titien, Pérugin, Murillo, Van Dyck… La popularité du saint se prolonge jusque dans ce dicton : « Qui sème sa salade à Saint-Antoine en a comme la barbe d’un moine ».

Du blogue de Jacques Gauthier

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