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Avortement : Les femmes y sont plus rétives que les hommes

Sylvain Dorient - publié le 06/05/14
Les femmes sont plus enclines que les hommes à penser que la vie commence dès la conception, selon une étude publiée par The Guardian.

Martin Robbins, l’auteur de l’article du quotidien britannique The Guardian, n’explique pas cette différence « assez contre intuitive » pour reprendre ses termes. Il lui semble en effet admis que le droit à l’avortement étant un droit pour les femmes, il devrait être soutenu par les premières intéressées. Ces études battent en brèche une position idéologique parfaitement illustrée par le Planning familial : « L’avortement, par cette possibilité qu'il donne aux femmes de poursuivre ou non une grossesse non souhaitée, remet en cause l’ordre établi. » Sous-entendu l’ordre patriarcal, phallocratique. Ce serait donc une conquête féministe qui serait boudée par les femmes elles-mêmes...

Et pourtant : « Les sondages indiquent avec insistance… Que les femmes sont plus enclines que les hommes à soutenir une restriction des délais d’avortement. En 2011 Yougov (institut de sondage) recensait que 28% des hommes soutenaient une telle restriction contre 46% des femmes. (…) »

Multipliant les comparaisons statistiques, Robbins parvient à chaque fois à un écart proche de 20 points entre les hommes et les femmes… Et souligne : « Nous ne parlons pas là d’une petite différence, cet écart est confirmé par des études multiples, de diverses sources… » La clé, aux yeux de l’auteur, c’est que les femmes sont plus nombreuses que les hommes à penser que la vie commence dès la conception. Mais pourquoi ce sentiment ? Libération des hommes vis-à-vis de la paternité ? Sexisme latent ? «La réponse définitive nous échappe. Et c’est dommage, car dans la bataille d’idées à venir, ça ressemble à une question très importante à poser », conclut Robbins.

Une commentatrice lui apporte une réponse lumineuse :
« Malla : Je crois qu’une explication très simple vous échappe : les femmes portent les enfants, les hommes non.
J’ai eu un enfant il y a dix-neuf mois, et cela m’a rendue plus attentive à la difficulté que cela doit représenter de subir une grossesse non désirée. Mais cela m’a aussi rendue plus attentive à la difficulté de maintenir qu’un fœtus, même âgé de huit semaines (j’ai vu le mien me donner des coups lors du premier scan), n’était pas du tout un être vivant.
Je continue à soutenir le droit à l’avortement, mais je me pose plus de question sur lui que par le passé, et je vois très bien comment le fait d’avoir un bébé peut pousser des femmes à s’y opposer. »

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