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P. Vandenbeusch : mes ravisseurs n’étaient pas des extraterrestres !

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BERTRAND GUAY

Marine Soreau - publié le 06/01/14

L’ex-otage au Nigéria évoque ses 7 semaines de captivité. Ses ravisseurs ? Ce n’étaient pas des monstres, juste des jeunes ayant sacrifié à la « banalité du mal ».

Des jeunes normaux : c’est le visage des ravisseurs du P. Georges Vandenbeusch, détenu au Nigéria 7 semaines durant par la secte islamiste Boko Haram et qui lui inspirent une réflexion sur la « banalité du mal »*.

« Ils ne sont pas terrorisants. Ils sont comme n’importe quels jeunes. Dans nos têtes traîne toujours cette idée que ce sont des monstres. Mais la monstruosité est plus complexe, invisible. C’est la réalité du mal. C’est ça qui doit nous rendre vigilant. Si le mal est monstrueux, on saurait le reconnaître, le voir et s’en préserver », affirme-t-il dans un entretien à Radio Vatican.

« On croit toujours que ceux qui font le mal sont des extraterrestres », confie encore le père Georges au Figaro, mais « ce sont des jeunes comme les autres. Ils ressemblaient à des jeunes de ma paroisse ».

Son objectif pendant ces semaines de captivité : rester vivant et ne pas se déshumaniser. « Mes journées étaient très simple puisqu’il n’y avait quasiment rien. Le meilleur moment de la journée, c’est le petit bout de toilette que je faisais parce qu’alors, chaque geste a du sens. Je voulais rester vivant. J’ai pris soin de faire ma toilette comme une sorte de petit rite pour ne pas être déshumanisé. La toilette, la gamelle de pâtes. Je choisissais mes horaires de repas par exemple, pour me créer un petit rythme, une petite cohérence de journée, pour ne pas perdre le fil », affirme-t-il au Figaro.

« En les voyant vivre, je leur donnais des petits noms », explique-t-il aussi. « Il y a celui qui prend soin de lui et qui se peigne, celui qui se prend les pieds dans tout ce qui traîne, celui qui mange beaucoup, ceux qui rigolent, celui qui louche, le curieux… Chacun avait son petit nom ».

Le 5 janvier, dimanche de l’Epiphanie, le P. Georges a célébré sa première messe du dimanche depuis son enlèvement le 10 novembre. Dans la cathédrale de Nanterre, le père Vandenbeusch a été accueilli par un « tonnerre d’applaudissements », comme le relate France Info dans un reportage qui lui est consacré.

« Pour cette messe de l'Epiphanie un peu spéciale, beaucoup de croyants mais aussi des prêtres du monde entier avaient fait le déplacement. Le prêtre (…) a été accueilli en héros et a eu droit à un bain de foule ».

« C’est un peu providentiel que ma première messe du dimanche depuis mon retour soit l’Epiphanie, et le jour de la quête pour les Eglises d’Afrique », a-t-il confié à Radio Vatican. « J’aspire maintenant à me tourner vers l’avenir, à ne plus être un ex-otage, mais à être le père Georges ».

* Concept philosophique proposé par Hannah Arendt (1906-1975), auteur d’un livre sur le procès d’un criminel de guerre nazi : « Eichmann à Jérusalem, rapport sur la banalité du mal ».

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Francegeorges vandenbeuschliberationotages
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