Au moins onze personnes ont été tuées et une trentaine d’autres blessées dans ce nouvel attentat contre des chrétiens. Mais ce n’est pas seulement le bilan sanglant de cet attentat à la voiture piégée mais aussi son mode opératoire qui bouleverse l’archevêque d’Abuja et tout nouveau cardinal, John Onaiyekan, président de la Conférence épiscopale du Nigéria. L’attaque des deux véhicules -dont un bus qui a enfoncé le mur de l’église- s’est en effet produite à l’intérieur d’un établissement policier et militaire de première importance, le Collège des Forces Armées et de commandement à Jaji, l’Etat de Kaduna, au Nord du Nigéria.
« Les agents de police et les militaires, qui sont chargés de protéger la population civile, deviennent maintenant eux-mêmes des victimes des attaques de Boko Haram » a déclaré le cardinal à l’Agence Fides. C’est le troisième dimanche consécutif que l’église de Kaduna était attaquée ! Selon la presse nigériane, un autre assaut terroriste a eu lieu le 26 novembre à Abuja, la capitale fédérale, contre le siège d’une unité spéciale de la police chargée de lutter contre les islamistes du groupe Boko Haram. « Il n’y a plus un seul endroit sûr » a dit encore le cardinal Onaiyekan.
En mars dernier, un porte-parole du groupe terroriste Boko Haram a déclaré une «guerre contre les chrétiens» pour les «éradiquer de certaines régions du pays ». Le bilan est de 620 morts pour le premier semestre de 2012 (170 en 2011).