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Témoins de mariage, une mission pour toute la vie

WEDDING
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Edifa - publié le 28/01/20 - mis à jour le 01/12/21
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Au-delà du jour J, être choisi comme témoin de mariage est un privilège qui implique présence et prière régulière pour le couple.

Le droit canon assigne au témoin de mariage une fonction strictement administrative. Le témoin est celui qui atteste par sa signature dans le registre paroissial que les époux ont bien échangé leur consentement. Au-delà, beaucoup se contentent d’un parcours sympathique et un brin obligé, limité au mariage lui-même : préparation de l’enterrement de vie de garçon ou de jeune fille, lecture d’un texte ou de la prière universelle pendant la cérémonie, discours le soir du mariage. Pour autant, le rôle de témoin de mariage peut aussi être davantage investi, au plus grand bénéfice du couple et des témoins.

Le choix du témoin, une affaire d’affection

Un frère ou une sœur sont souvent choisis comme témoins, pour leur proximité évidente. Les amis, ensuite : à une époque où l’on se marie de plus en plus tard, le réseau d’amitié tient en effet une place essentielle pendant les années de jeunesse, jusqu’à devenir une sorte de « famille de transition ». L’étape du mariage venue, l’occasion est donnée de sceller la fidélité par cette marque de confiance. « C’est un engagement réciproque à poursuivre l’amitié, même si le mode est différent », précise un jeune marié.

Un caractère affectif qui rend parfois la sélection laborieuse : comment ne pas vexer l’un ou l’autre de ses proches ? D’où, bien souvent, une certaine profusion de témoins : il n’est plus rare qu’ils soient sept ou huit. Dans tous les cas, il est important que le « casting » des témoins demeure très libre : nul n’a obligation de choisir untel qui a présenté le conjoint lors d’une soirée, ou encore une telle parce qu’elle se manifeste un peu bruyamment depuis l’annonce des fiançailles.

Un rôle de soutien et de rappel de l’engagement

Dans l’Église, le témoin fait l’objet d’une attention grandissante, même si, sur le fond, l’extension de son rôle n’a pas d’assise canonique. Représentant de l’assemblée, le témoin est signe que le mariage a une dimension ecclésiale, que ce « don mutuel » est aussi « un cadeau pour l’Église » (on ne se marie pas pour soi). Le témoin — surtout s’il est célibataire — est un bénéficiaire privilégié de cette grâce de l’engagement.

Par ailleurs, à l’heure où tant de familles éclatent, tous les moyens sont bons pour favoriser des mariages solides. Certains prêtres prennent ainsi le temps de rencontrer les témoins lors d’un dîner, ou simplement le matin des noces. D’autres tâchent de les impliquer dans la préparation spirituelle du mariage. Certains demandent même aux témoins d’écrire une lettre où ils expliquent pourquoi ils ont accepté ce rôle — autrement dit pourquoi ils sont d’accord avec ce mariage. Un témoignage qui peut aussi aider le prêtre dans sa préparation, notamment dans des cas difficiles : le regard de tiers permet d’objectiver une situation et, le cas échéant, d’encourager la rupture des fiançailles.

Les témoins ont un rôle de soutien et de rappel de l’engagement, tout au long de la vie du couple. Une mission qui demande de savoir être franc, dès la période des fiançailles : « Un ami m’avait demandé d’être son témoin, raconte Gilles. Mais je sentais que son couple allait exploser. Je lui ai donc dit mes réticences. On ne peut pas être témoin à n’importe quel prix : cela suppose parfois une prise de risque dans l’amitié ! » Le témoin peut être confronté à de vrais cas de conscience : « Le couple dont j’avais accepté d’être témoin a fait le choix de cohabiter sept mois avant le mariage, relate Matthieu. Déçu, j’ai interrogé la fiancée sur les raisons de ce choix. Cela n’a rien changé, et j’ai malgré tout été témoin. Mais j’ai dit ce que je pensais, et notre relation est plus profonde ».

Un « compagnon » du couple marié

Après le mariage, certains n’hésitent pas à apporter un regard extérieur sur l’évolution du couple. « Le témoin doit avoir la liberté de dire les choses, sans toutefois s’immiscer dans le couple, explique Guillaume qui a été six fois témoin dans un mariage religieux. Des amis mariés avaient tendance à se replier sur eux-mêmes. Je leur en ai parlé. Sur le coup, ils étaient stupéfaits. Un peu plus tard, ils m’ont appelé pour me dire que ça les avait aidés ». Le courage de la vérité n’est-il pas signe d’une amitié authentique ?

Face aux secousses et bourrasques de la vie de couple, le témoin peut se sentir appelé à manifester une présence attentive et surtout prier pour le couple marié. Ami privilégié, le témoin est prêt à rendre service en cas de besoin, dans la mesure où la proximité géographique le permet, évidemment. « Quand je sens l’un des couples dont je suis témoin un peu plus fragilisé ou fatigué, je lui propose de garder les enfants. Ils peuvent alors prendre un temps à deux », raconte Hélène.

Enfin, au-delà de l’écoute et des conseils, témoins et mariés vivent souvent un compagnonnage au long cours, chacun selon sa disponibilité et son inventivité : les mariés en invitant à dîner leurs témoins, les témoins en souhaitant l’anniversaire de mariage, par exemple. « Le témoin participe aux joies et aux souffrances du couple, résume Guillaume. Il est une sorte de frère spirituel. » Rien d’obligé, évidemment. Mais peut-être des occasions à saisir.

Cyril Douillet

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