Jeune carabinier, Salvo d’Acquisto a offert sa vie pour en sauver 22 autres 

"Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis" (Jn 15,13). Les habitants de Fuimicino, à l’ouest de Rome, n’ont pas oublié celui qui leur a sauvé la vie. Le pape François a reconnu le 26 février, alors qu’il était encore hospitalisé les vertus héroïques de Salvo d’Acquisto (1920 - 1943) en le déclarant vénérable. Au cœur de la Seconde Guerre mondiale, ce jeune carabinier et sous-officier de 23 ans, animé par une foi profonde, a offert sa vie le 23 septembre 1943 pour sauver 22 innocents. À Fiumicino, près de Rome, alors que le nord et le centre de l’Italie sont occupés par les nazis, une bombe explose dans une ancienne caserne militaire, située dans le quartier Poternovo de la ville, où se trouvent plusieurs Allemands. Deux sont tués et deux autres blessés.

Les Allemands arrêtent immédiatement 22 habitants de la ville en représailles. Commerçants et vendeurs de rue, tous sont menacés d’être fusillés. Suspectant le corps armé et n’ayant pas trouvé le plus haut gradé de l’armée des carabiniers, les nazis arrêtent le sous-officier Salvo pour l’interroger sur l’identité des "auteurs" de l’attentat. Si le jeune carabinier tente d’expliquer en vain que cela n’est qu’un accident, les Allemands menacent de fusiller 22 habitants de la ville tant qu’il n’y a pas de dénonciation. 

Salvo et 22 prisonniers sont amenés sur la plage. L’officier allemand les aligne et demande au coupable de se désigner. Sans réponse, il les oblige à creuser leur propre tombe. C’est alors que Salvo se dénonce lui-même comme le commanditaire. Le jeune homme meurt alors fusillé en ayant sauvé 22 âmes innocentes des griffes du pouvoir nazi. 

Ce geste, offert par amour du prochain, n’est rien d’autre que celui du Christ que Salvo a voulu imiter. Depuis son enfance, la foi habite profondément le cœur du jeune homme. Bien avant la décision de l’officier allemand, la décision du jeune carabinier mûrissait déjà dans son cœur. De caractère timide et tranquille, Salvo vivait aussi d’une intense vie de prière, et ressentait une forte envie de témoigner de sa foi par le don de sa vie. Son martyr montre qu’au milieu de toutes les haines, la lumière de l’Évangile ne s’éteint pas mais s’illumine. 

Recueilli par les femmes de la ville, le corps du jeune soldat, mort en odeur de sainteté, est d’abord enterré dans le cimetière municipal. Transféré ensuite à Naples, sa ville natale en 1947, il repose aujourd'hui dans la basilique Santa Chiara après avoir reçu les honneurs militaires en 1986. Depuis la publication du Motu proprio Maiorem Hac Dilectionem en 2017 par le pape François, la voie de la sainteté est désormais ouverte pour les personnes ayant fait l'offrande de leur vie, à l’exemple de Salvo d’Acquisto dont les valeurs ne manqueront pas d’inspirer les corps militaires.