Il y a cinq ans, le 27 mars 2020, le pape François donnait une bénédiction urbi et orbi en pleine crise sanitaire, portant le monde entier dans la prière. Retour sur cette période marquante. Campagne de soutien 2025
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La nuit tombe sur la place Saint-Pierre de Rome ce 27 mars 2020. Seul face à la ville dont les artères sont vides, sous les objectifs des caméras où ruissellent les traînées de pluie, le pape François prie pour l’humanité en proie à la pandémie de coronavirus. Cinq ans plus tard, I.MEDIA revient sur ce moment qui reste parmi les images marquantes du pontificat.
"Depuis des semaines, la nuit semble tomber. D’épaisses ténèbres couvrent nos places, nos routes et nos villes ; elles se sont emparées de nos vies en remplissant tout d’un silence assourdissant et d’un vide désolant, qui paralyse tout sur son passage". Le crépuscule recouvre la basilique Saint-Pierre illuminée, tandis que le pape prononce ces mots graves, marqués du poids des inquiétudes qui pèsent sur le globe.
François a voulu présider cette prière en mondiovision alors que de nombreux pays ont confiné leur population pour lutter contre la propagation du Covid, dont les victimes sont égrenées chaque jour dans les médias. L’homme en blanc est seul sur l’estrade, bénissant une foule invisible qui le suit à travers les écrans. Devant lui, l’averse fouette les pavés. À son côté, la flamme d’un flambeau vacillant sous les bourrasques, luit dans l’obscurité.
Retrouver l'essentiel
Sur cette toile de fond qui restera gravée dans les esprits, les paroles du pape sont fortes. "Nous nous retrouvons apeurés et perdus […], tous fragiles et désorientés", souligne le chef de l’Église catholique, dont la voix résonne sur le parvis au cœur de la Ville éternelle. Le pontife argentin dénonce "ces sécurités, fausses et superflues, avec lesquelles nous avons construit nos agendas, nos projets, nos habitudes et priorités". Il incite à "choisir ce qui importe et ce qui passe, […] séparer ce qui est nécessaire de ce qui ne l’est pas".
Dans sa méditation, le pape rend hommage aux "personnes ordinaires, souvent oubliées, qui ne font pas la une des journaux et des revues ni n’apparaissent dans les grands défilés du dernier show" mais qui sont en train d’écrire l’histoire. Il cite les soignants, les employés de supermarchés, les agents d’entretien, les forces de l’ordre, "et tant d’autres qui ont compris que personne ne se sauve tout seul".
Beaucoup considèrent qu’avec ce moment de prière médiatisé, l’évêque de Rome aura été l’une des voix internationales à donner du réconfort et de l’espérance pendant la pandémie. Cet épisode a aussi consolidé la réputation du pontife argentin de "génie de la scénographie"– dont l’a qualifié Mgr Guido Marini, son ancien cérémoniaire. À tel point que le Vatican publiera par la suite un beau livre illustré des photos de cette soirée particulière, teintée d’une atmosphère de surréel.