Campagne de soutien 2025
Ce contenu est gratuit, comme le sont tous nos articles.
Soutenez-nous par un don déductible de l'impôt sur le revenu et permettez-nous de continuer à toucher des millions de lecteurs.
Cela fait bientôt trois semaines que le carême a commencé ! L’ardeur qui nous animait au début s’est peut-être étiolée. L’effort ascétique est plus difficile, la prière plus laborieuse, les tentations nombreuses. Notre cœur risque de se dessécher. Le carême a débuté dans le zèle et la joie, mais maintenant nous ressentons en notre âme la rudesse du combat spirituel. Nous voici à un moment charnière. Pourquoi le Seigneur permet-il cette épreuve ? Comment retrouver un nouvel élan ?
Le premier pas appartient à Dieu
La solennité de l’Annonciation du Seigneur ne nous offre pas seulement une petite pause dans l’ascèse du carême, elle nous donne aussi quelques lumières pour traverser l’épreuve. En quelques mots, l’évangile nous révèle "la nouvelle et éternelle alliance" que Dieu veut sceller avec l’humanité. Le premier pas appartient à Dieu : "En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth" (Lc 1, 26). C’est toujours Dieu qui a l’initiative du salut. La Bible relate les multiples initiatives du Seigneur qui a vu la misère de son peuple. Il suscite Moïse comme chef pour conduire les Hébreux jusqu’en Terre promise. Dans le désert, il répand la manne, donne la Loi, fait jaillir l’eau du rocher. Il sauve ceux qui ont été victimes des serpents à la morsure brûlante. Ces multiples initiatives montrent que Dieu ne se lasse pas de venir au secours de son peuple dans les situations les plus difficiles.
La fête de l’Annonciation nous fait célébrer l’initiative définitive par laquelle Dieu opère le salut. Désormais, ce n’est plus seulement un chef qui est suscité pour guider Israël, c’est le Fils de Dieu qui se fait homme. Avec lui, le Père nous a tout donné : la parole de Dieu, la grâce de l’Esprit Saint, le pardon des péchés, la vie éternelle. En Jésus (Dieu sauve selon l’étymologie hébraïque) les dons de Dieu sont à portée de main : il libère les pécheurs par l’eau du baptême, il est lui-même le pain vivant qui est descendu du Ciel, il communique la loi nouvelle en répandant l’Esprit Saint, il pardonne aux pécheurs, il donne la vie éternelle.
La réponse de Marie
Dieu donne tout en Jésus. Il n’attend qu’une seule chose ! Que nous fassions un pas ! L’humanité n’a qu’à prononcer une parole comme l’exprime si bien saint Bernard :
"Ta réponse, ô douce Vierge, Adam l'implore tout en larmes, exilé qu'il est du paradis avec sa malheureuse descendance ; il l'implore, Abraham, il l'implore, David, ils la réclament tous instamment, les autres patriarches, tes ancêtres, qui habitent eux aussi au pays de l'ombre de la mort. Cette réponse, le monde entier l'attend, prosterné à tes genoux. Et ce n'est pas sans raison, puisque de ta parole dépendent le soulagement des malheureux, le rachat des captifs, la délivrance des condamnés, le salut enfin de tous les fils d'Adam, de ta race entière."
L’Annonciation célèbre dans une même fête l’initiative divine et la réponse de Marie : "Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole" (Lc 1, 38). Par son Fiat, Marie est la nouvelle Ève, la mère de l’humanité sauvée.
Comment donc trouver un nouvel élan ?
Pourquoi le Seigneur permet-il l’épreuve du désert, demandions-nous au début de cette homélie ? N’est-ce pas pour nous faire entrer plus profondément dans l’alliance avec Dieu ? Nous pensions peut-être plus ou moins consciemment que le salut serait la résultante de nos efforts, que nous serions saints par nous-mêmes. Nous risquions de faire du carême une œuvre personnelle, une démarche apparemment religieuse mais en réalité tout humaine. En comptant sur nos pauvres forces, nous avons fait l’expérience de notre faiblesse et même de notre misère.
Comment donc trouver un nouvel élan ? Avec Marie, nous comprenons que le salut est d’abord l’œuvre de Dieu. C’est le Père des miséricordes qui a l’initiative, le Fils qui opère la rédemption, l’Esprit-Saint qui transforme les pécheurs pour en faire des saints. Cependant dans son infinie délicatesse, le Seigneur appelle notre pleine coopération. Il attend notre réponse comme il a attendu la réponse de la Vierge Marie. Pendant ce carême, dans les moments d’épreuves comme dans les moments de joie, redisons souvent dans le secret de notre cœur : "Fiat ! Que tout m’advienne selon ta parole !"
Pratique
Is 7, 10-14 et 8, 10 ; Ps 39 ; He 10, 4-10 ; Lc 1, 26-38.