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Sous le regard de saint Joseph, la vie bénédictine reprend à l’abbaye de Solignac

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Clotilde Fournier - publié le 18/03/25
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En cette fête de saint Joseph, Aleteia est allé à la rencontre des bénédictins du prieuré saint Joseph, qui font revivre, depuis 2021, l’abbaye de Solignac, dans le diocèse de Limoges.

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Un village en Limousin niché dans une magnifique campagne vallonnée où serpente la Briance, une abbaye durement éprouvée par l’histoire, une abbatiale romane du XIIe siècle préservée quant à elle : vous êtes à Solignac, en Haute-Vienne. Un bourg au sein duquel se vit une renaissance : celle de la vie bénédictine, disparue lors de la Révolution française. L’abbaye saint Pierre et saint Paul de Solignac fut fondée au VIe siècle par saint Éloi. Malgré nombre de vicissitudes, elle reste un lieu de vie monacale jusqu’à la Révolution, où les moines sont dispersés et les biens de l’abbaye vendus. L’abbatiale devient alors église paroissiale et l’abbaye connait plusieurs destinations avant d’être rachetée par le diocèse de Limoges. C’est en 2021 que le projet de fondation des bénédictins de Flavigny-sur-Ozerain, en Côte d’Or, trouve son aboutissement en ce lieu, "excellent terreau monastique sur lequel va pousser une nouvelle résurgence du vieux tronc bénédictin", selon les termes du père Benoît-Joseph, prieur.

Abbaye de Solignac

La beauté de l’entreprise n’a pas empêché le Ciel d’éprouver les moines. Aujourd’hui au nombre de 13 (dont deux postulants), les bénédictins de Solignac se sont heurtés à plusieurs écueils. "Des bâtiments inoccupés pendant presque 20 ans, sans eau chaude, un réseau électrique ancien et défectueux, peu de chauffage, beaucoup d’humidité à l’intérieur des bâtiments, c’est dans ces conditions précaires qu’il a fallu lancer la vie communautaire et affronter le premier hiver", décrit le père Benoît-Joseph. Trois ans plus tard, la situation s’est nettement améliorée, et les travaux urgents permettant de vivre dans un lieu salubre ont été effectués. Mais cette magnifique bâtisse, qui compte 6.400 m2 de surface, demande encore beaucoup de soins, de mises aux normes et d’aménagements pour la rendre conforme aux besoins des moines. L’hôtellerie constitue le prochain chantier d’envergure nécessitant à lui tout seul 1,8 million d’euros. 

Des moines en terre anticléricale 

Le diocèse de Limoges fait partie de ces régions spirituellement sinistrées, avec seulement 50 prêtres dans le diocèse. Pour ce territoire marqué par l’anticléricalisme, l’arrivée des bénédictins à Solignac est sans aucun doute un don providentiel. L’inquiétude de certains paroissiens, habitués à la messe dominicale en français dans l’abbatiale, et à la possibilité de circuler dans les jardins de l’abbaye, s’est apaisée. L’opposition menée à l’arrivée des moines par un petit groupe de libres-penseurs très actifs s’est calmée aussi.

"Beaucoup de nos contemporains ne connaissent plus la vie monastique, ni ne comprennent ce que signifie "la clôture", ce qu’est la liturgie, la raison d’une vie de silence dédiée à la prière. Quand les gens ne connaissent pas, ils se méfient", analyse l’évêque du diocèse, Mgr Bozo. Outre ces quelques difficultés de départ, les habitants ont accueilli avec bienveillance l’arrivée des bénédictins. "Je rencontre souvent des gens remplis de gratitude pour la renaissance de la vie monastique en ce lieu", témoigne encore l’évêque de Limoges qui, quant à lui "profite de ce havre de paix et de prière pour passer de temps en temps, trop rarement, 24 heures de silence et de prière".

Un exemple de vie donnée

La venue des moines a attiré un certain nombre de familles, venant parfois de loin chercher un point d’ancrage spirituel. Une mère de famille témoigne : "Ils sont un soutien dans l’éducation de nos enfants. Nous trouvons auprès d’eux les sacrements, un accompagnement spirituel, et la proximité d’un exemple de vie donnée, ce qui permet à nos enfants de se familiariser avec la vie monastique". Un autre habitant de Solignac témoigne de ce qui le touche : "C’est la vision d’hommes de Dieu s’en remettant à la Providence et habités par une joie et une bienveillance extraordinaires. Cela transparaît dans la moindre conversation avec eux et cette proximité de la sainteté nous rappelle que Dieu est présent au milieu de nous".

Les moines du prieuré saint Joseph de Solignac ont l’esprit au Ciel et les pieds sur terre. Pour faire vivre la communauté et la rendre autonome financièrement, les moines ont décidé de lancer la fabrication et la commercialisation de leur bière, élaborée avec un spécialiste et brassée pour le moment à Montmorillon. Le souhait des moines est à terme de monter leur propre brasserie à Solignac qui permettra la création d’emplois pour des laïcs. Des commerçants locaux en assurent pour le moment la distribution, mais elle sera également bientôt disponible en vente sur le site de l’abbaye.

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