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Rome veut vérifier l’application du Synode

Le Synode sur l’avenir de l’Église, octobre 2023.

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I.Media - publié le 16/03/25
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Le pape François a décidé de lancer une phase d’évaluation de la mise en œuvre du Synode sur la synodalité, a annoncé le Vatican le 15 mars 2025. Une assemblée ecclésiale mondiale – la première du genre – aura lieu à Rome en 2028, afin de vérifier l’application des orientations du Synode.

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Le pape François a décidé de lancer une phase d’évaluation de la mise en œuvre du Synode sur la synodalité – grand chantier de réflexion ouvert en 2021 afin de rendre l’Église catholique plus inclusive et moins cléricale –, a annoncé le Vatican ce 15 mars 2025. Un parcours de réunions diocésaines et continentales sera mis en place, et une assemblée ecclésiale mondiale – la première du genre – aura lieu à Rome en 2028, afin de vérifier l’application des orientations du Synode. Le pontife argentin a donné son approbation à ce projet le 11 mars, depuis l’hôpital Gemelli où il se trouve hospitalisé pour une grave infection respiratoire.

Dans une lettre publiée à la mi-journée le samedi 15 mars, le cardinal Mario Grech, secrétaire général du Synode, précise qu’il ne s’agit pas d’un nouveau Synode mais d’un processus « d’accompagnement et d’évaluation de la phase de mise en œuvre » du Synode sur la synodalité. La dernière assemblée internationale de cet événement s’est conclue à Rome en octobre dernier par un document final rédigé par les participants et ratifié par le pape François, formulant notamment des suggestions pour le partage des responsabilités entre laïcs et prêtres dans l’Église. Le Vatican communique le calendrier des travaux de cette nouvelle phase, dont le déroulement sera précisé dans un document qui sortira en mai prochain. Pendant un an et demi, de juin 2025 à décembre 2026, est prévu un parcours de mise en œuvre dans les diocèses avec les équipes synodales déjà créées.

Marquant une insistance, le cardinal Grech incite les diocèses qui se sont « moins investis » dans le Synode à « rattraper les étapes ». Il leur demande de communiquer au Secrétariat général la composition de leur équipe synodale. Ces équipes synodales ont d’ailleurs un rendez-vous à Rome cette année, du 24 au 26 octobre, dans le cadre du jubilé. Au premier semestre 2027, des « assemblées d’évaluation » seront ensuite organisées dans les diocèses. Au deuxième semestre 2027, ces assemblées d’évaluation auront lieu au niveau national, puis au niveau continental au premier semestre 2028.

La première assemblée ecclésiale mondiale

Le parcours se conclura en octobre 2028 par une « assemblée ecclésiale » au Vatican. Cette assemblée se basera sur un instrument de travail dont la date de publication est prévue pour le mois de juin 2028. Dans un entretien aux médias du Vatican, le cardinal Mario Grech explique que cette assemblée ecclésiale est à différencier de l’assemblée synodale « qui est et reste essentiellement une assemblée d’évêques » – même si les laïcs ont le droit de vote au Synode depuis 2023. Une telle assemblée ecclésiale est une première au niveau mondial. « De nombreux points doivent encore être précisés », reconnaît le cardinal Grech quant à l’organisation et la structure de cette assemblée.

Dans une note, le pape François avait précisé que le document final d’octobre 2024 voté par les membres du Synode n’était pas strictement normatif, mais qu’il engageait toutefois les Églises à faire des choix cohérents, rappelle aussi le cardinal Grech. D’où la décision de Rome de vérifier son application, qui ne doit pas se faire « de façon isolée », prévient le Maltais. Le document final en question esquisse de nombreuses pistes pour une décentralisation dans l’Église, comme l’obligation de conseils paroissiaux avec des laïcs, la création de nouveaux ministères laïcs et une meilleure implication de ces derniers dans la liturgie, ou encore l’institution d’organismes délibératifs aux côtés des évêques.

Le cardinal Grech souligne que les quatre prochaines années de chantier seront aussi l’occasion de voir les résultats des travaux des 10 groupes d’étude institués par le pape François en 2024. Ceux-ci ont été chargés d’étudier certaines thématiques délicates émergées pendant le Synode : partage de la gouvernance, réforme des séminaires, accès des femmes au diaconat…

La synodalité évaluée

Ces groupes doivent rendre leur conclusion au pape d’ici le mois de juin 2025, mais certains « pourraient avoir besoin d’un délai supplémentaire », prévient d’ores et déjà le secrétaire général. En parallèle, les réflexions de la commission de droit canonique et celles du groupe d’étude des évêques d’Afrique (SECAM) dédié aux personnes polygames, doivent également parvenir à Rome.

Cette annonce inattendue de la poursuite du Synode manifeste la volonté du pape François – qui ne s’est pas montré en public depuis le début de son hospitalisation le 14 février – d’inscrire dans la durée les réformes qu’il souhaite au niveau de la gouvernance de l’Église. À 88 ans, le pape pose ainsi des jalons pour les quatre prochaines années et s’assure que le thème de la synodalité perdure. Pour certains observateurs, cette initiative, tout comme l’annonce récente d’un consistoire pour des causes de canonisation, appuie l’idée que l’Argentin entend toujours tenir le gouvernail de l’Église catholique.

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