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Louis, futur baptisé : “La grâce des catéchumènes, c’est de recevoir un appel à suivre le Christ”

Louis, futur baptisé de 2025.

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Cécile Séveirac - publié le 09/03/25
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"Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit." Ces paroles, des milliers de catéchumènes à travers le monde se préparent à les entendre lors de la nuit de Pâques lors qu’ils recevront le baptême. Tout au long du carême, Aleteia vous raconte l’histoire de ces hommes et de ces femmes heureux de devenir enfant de Dieu. Aujourd’hui, Louis se confie sur sa longue quête de sens. "Je ne cherche plus Dieu, je suis avec Lui ou Il est avec moi, mais je ne suis jamais seul. J'ai trouvé un confident et un ami." Rencontre.

Campagne de Carême 2025

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"Comme un cerf altéré cherche l'eau vive, ainsi mon âme te cherche toi, mon Dieu. Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant ; quand pourrai-je m'avancer, paraître face à Dieu ?" (Ps.41) Longtemps lui aussi, Louis a cherché Dieu. S'il n'a reçu la foi que tardivement, cet ancien militaire aujourd'hui à la tête de sa société de conseil en métrologie assume avec fierté avoir choisi de devenir catholique. "J'ai la chance d'avoir fait ce choix profond. La grande grâce des catéchumènes, c'est de recevoir cet appel vibrant à suivre le Christ", confie-t-il à Aleteia. "Je n'y avais jamais vraiment cru, jusqu'à ce que je le ressente vraiment". Après des années de cheminement, Louis s'apprête à recevoir le baptême à Pâques à l'âge de 53 ans.

Louis, né Karim, est issu d'un mariage mixte entre un tunisien de tradition musulmane et une vendéenne de tradition catholique. S'il est élevé une partie de sa vie par des grands parents catholiques plutôt conservateurs, il ne reçoit pas le baptême et ne participe pas du tout à la messe, se souvient-il : "Sans être étranger à la foi catholique, je ne la connaissais pas vraiment. Le fait d'avoir un père musulman et une mère chrétienne avait conduit à une forme de souplesse, tout en grandissant dans une ville communiste (Bègles, N.D.L.R) où l'athéisme était fort."

Je n'ai pas peur d'abandonner la foi, mais de ne pas être à la hauteur de cet amour pendant le temps qu'il me reste à vivre. Si je pouvais seulement donner le millième de ce qu'Il fait pour moi !

Pourtant, à l'âge de 21 ans, Louis fait une première rencontre avec Dieu. Cette entrevue est aussi furtive qu'elle est puissante. Alors qu'il effectue un stage commando en pleine montagne, non loin de Barcelonnette, Louis se trouve avec ses camarades sur une ligne de crête. Face à l'immensité, sur le toit de ces Alpes aux dents ciselées, le jeune homme est saisi. "J'ai ressenti quelque chose d'indéfinissable. Je me suis senti à la fois grand et tout petit. Je sentais que je n'étais pas seul. Plus tard, j'ai compris que j'avais eu enfin un premier rapport à Dieu". Mais Dieu aime prendre son temps. Son temps à Lui qui n'a pas de mesure, si ce n'est celle de l'éternité. Il est le maître des circonstances.

Alors la deuxième rencontre n'aura lieu que 20 ans plus tard. Louis est en Tunisie, où il traverse "un grand bouleversement intérieur" lié à une peine de cœur. "Je me sentais perdu, je vivais une sorte de crise et j'avais besoin de me recentrer", se rappelle-t-il. Avec une association, il part de Carthage pour baliser un sentier de pèlerinage (la Via Augustina, sur les pas de saint Augustin). Quinze jours durant, il marche aux côtés de religieuses avec lesquelles les échanges illuminent son âme. Et puis devant un baptistère d'une basilique abandonnée, la déflagration. "Là, j'ai su. J'ai su que c'était ce que je cherchais; que j'avais enfin trouvé Dieu". Alors qu'il est marié à une musulmane, elle aussi non pratiquante, Louis appréhende la réaction de son entourage. "J'ai eu peur du rejet. J'avais une grande appréhension, notamment qu'on me regarde différemment. Mais mon épouse a été d'un grand soutien, et c'est même elle qui m'a accompagné dans ma démarche de demande de baptême", confie-t-il.

Baptisé pour témoigner

Lorsque Louis se rend pour la première fois à la messe, il vit une expérience presque mystique. "Quand la messe s'est achevée, j'ai été incapable de quitter l'église", se rappelle-t-il. "C'est comme si j'étais vissé à ma chaise, et j'étais pétrifié par la grandeur de ce que je venais de vivre. J'étais comme un nouveau-né sortant tout juste du ventre de sa mère, partir de l'église créait une forme d'arrachement. Mais j'étais enfin complet. Une joie intérieure profonde m'inondait." Après un an et demi de catéchuménat, Louis affirme que sa conversion l'a "apaisé" et ne cache pas sa hâte de recevoir le sacrement du baptême pour lequel il a choisi son nouveau prénom. "Je ne cherche plus Dieu, je suis avec Lui, ou plutôt Il est avec moi, mais je ne suis jamais seul. J'ai trouvé un confident et un ami."

A quelques semaines du jour tant attendu, Louis se dit renforcé "jour après jour" dans sa foi. Son unique crainte : manquer de temps sur cette terre pour témoigner. "Recevoir le message de Dieu est une grande grâce, mais il faut le partager, sinon tout est perdu. Je n'ai pas peur d'abandonner la foi, mais de ne pas être à la hauteur de cet amour pendant le temps qu'il me reste à vivre. Si je pouvais seulement donner le millième de ce qu'Il fait pour moi !"

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