Campagne de Carême 2025
Ce contenu est gratuit, comme le sont tous nos articles.
Soutenez-nous par un don déductible de l'impôt sur le revenu et permettez-nous de continuer à toucher des millions de lecteurs.
La foi c’était presque un gros mot dans la famille de Thomas. Dieu ? "Il n’existait pas aux yeux de mes parents", se souvient ce Marseillais d’origine qui vit depuis quelques années à Allègre, en Haute-Loire. "Je L’ai découvert vers 11-12 ans je pense, quand un ami m’a dit : ‘Dieu il ne veut pas qu’on fasse ça’. Je n’avais jamais entendu ce mot mais c’est comme si j’en avais conscience sans savoir exactement ce que c’était." Enfant, adolescent et jeune adulte, Thomas ne prie pas, ne fréquente pas d’église mais il pense à Dieu de temps en temps. Puis de plus en plus souvent, surtout dans les épreuves qu’il affronte. "Quand ma mère s’est ôtée la vie, l'un de mes premiers gestes a été de parler à ce Dieu qui me suivait depuis quelque temps dans mes pensées. Petit à petit j’ai commencé à prier mais dans le secret, sans en dire rien à personne", se remémore-t-il.
S’il vit depuis trois ans et demi dans la calme commune d’Allègre, il reconnaît volontiers avoir eu une vie "rocambolesque". "J’étais un peu comme un vagabond pendant une dizaine d’années, incapable de me fixer longtemps à un endroit", glisse discrètement celui qui travaille aujourd’hui comme développeur logiciel. Pourtant, à chaque voyage ou déménagement, il emmène Dieu avec lui. Alors qu’il est sur l’île de Mayotte, il fait une nouvelle fois l’expérience de Dieu lors d’une violente altercation. "Là je me suis dit qu’il se passait quelque chose." À son retour, il décide de changer de vie et de se fixer donc en Haute-Loire.
J’ai demandé le baptême pour Lui montrer que c’était à mon tour de faire un pas vers Lui après tous ceux qu’Il avait faits vers moi.
"J’y ai rencontré une femme brillante, intelligente etc", résume difficilement Thomas. "Un jour elle m’a annoncé qu’elle était enceinte, j’étais fou de joie et… trois semaines après je n’ai plus eu aucune nouvelle d’elle. Aujourd’hui notre enfant à six mois et je suis en pleine procédure judiciaire pour avoir le droit de le voir." Une épreuve dont il ne pensait pas qu’il se relèverait. "Un soir, la veille d’une audience, j’ai paniqué. Je me suis sentie dans un étau d’angoisse et de stress alors que je suis pourtant d’un naturel optimiste", reprend-il. "Et puis ça m’a semblé comme une évidence, je me suis tourné vers la Vierge Marie. Je connaissais son nom mais c’est tout. Je lui ai parlé pour la première fois ce soir-là et j’ai senti un soulagement corporel et spirituel immédiat. À chaque fois que je repense à ce soir-là, je suis bluffé."
La prière d’accord. Mais de là à entrer dans une église et demander le baptême ? Non. Il restait quelques pas à franchir et ce sont ses voisins qui l’ont aidé. "Lorsque je suis arrivé ici des voisins m’ont accueilli chaleureusement. Et de fil en aiguille je me suis retrouvé à assister à une messe et ils étaient là. "Et je me suis senti si bien lors de cette messe et des suivantes…". L’évidence enfin. "J’ai reçu l’aide de Dieu et de la Marie. Le Christ ne m’a jamais lâché. J’ai demandé le baptême par gratitude envers Dieu mais aussi pour Lui montrer que c’était à mon tour de faire un pas vers Lui après tous ceux qu’Il avait faits vers moi."
Quand on lui demande ce que signifie être baptisé, Thomas ne répond pas immédiatement. Désarmé, désarçonné, le Marseillais gouailleur laisse place au silence. Jusqu’à ce que sa voix, saisie par l’émotion, réponde presque timidement : "C’est être fils de Dieu. Même sans le baptême je me sentais aimé de Lui mais là…". Et Thomas de reprendre avec assurance : "J’entre dans une vie nouvelle.""
