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Lou, futur baptisé : “Je n’ai pas eu de père mais je l’ai Lui”

LOU

Lou.

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Agnès Pinard Legry - publié le 07/03/25
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"Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit." Ces paroles, des milliers de catéchumènes à travers le monde se préparent à les entendre lors de la nuit de Pâques lorsqu’ils recevront le baptême. Tout au long du carême, Aleteia vous raconte l’histoire de ces hommes et de ces femmes heureux de devenir enfant de Dieu. Aujourd’hui, Lou, un Vendéen de 57 ans qui confie avoir eu "le choix entre deux routes, celle de la lumière et celle des ténèbres". Il a pris celle de la lumière. Rencontre.

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Lou le dit sans détour, c’est un "cabossé". À 57 ans, il s’apprête à recevoir le baptême la nuit de Pâques dans le diocèse de Luçon (Vendée). "Maintenant je peux dire que je suis en paix avec moi-même, avec mon corps, avec mon esprit. Je me sens bien tout simplement", lance-t-il naturellement. Une évidence qui était pourtant loin d’en être une il y a quelques années. Avant de raconter son histoire, Lou tient à prévenir : "J’ai un trou de dix ans dans ma vie. J’ai été à la Dass, violé, brûlé, tabassé. J’ai su mon âge et mon nom de famille à 11 ans. J’ai appris à lire et à écrire à 25 ans." Son histoire, il l’a écrite dans la douleur, le doute mais aussi une grande résilience.

S'il est arrivé aux Sables-d’Olonne il y a déjà 24 ans, Lou a travaillé avant "dans le milieu de la nuit" pendant plus de trente ans, enchaînant différents boulots dans la sécurité et en tant que serveur. Une période où il découvre le bouddhisme sans vraiment s’y reconnaître. Alors qu’il enchaîne les petits boulots, il rencontre fortuitement l’ancien évêque de Versailles, Mgr Jean-Charles Thomas (mort en 2023, ndlr) qui avait l’habitude de prendre son café matinal là où Lou travaille de temps en temps. "C’était en 2004 ou en 2005, je lui ai raconté ma vie et lui m’a raconté le Christ. Il m’a offert ma première Bible." Régulièrement ils échangent sur ce que Lou découvre de la Bible, de l’Ancien et du Nouveau Testament, ce qui le touche mais aussi ce qui le révolte.

Le temps passe sans déclencher pour autant pour Lou l’envie d’aller plus loin. Un accident à moto et "une chute de plusieurs mètres" dont il sort indemne l’interpelle à nouveau. "C’est étrange mais j’ai senti à ce moment-là deux mains me déposer au sol", confie-t-il presque gêné. Cette sensation, il la décrit à l’hôpital juste après son accident, ce qui lui a valu une IRM et un suivi psychologique pour s’assurer qu’il n’avait pas de séquelle. Mais non. Rien. Il finit par déménager en Vendée avec, toujours, cette Bible qu’il relit de temps en temps.

J’ai eu l’impression que Dieu m’invitait à rester dans mon corps et à vivre.

Chemin faisant, il arrive en Vendée et rencontre au fil des années plusieurs croyants investis dans le diocèse et découvre les livres du père Guy Gilbert, "le curé des loubards", qui le passionnent et lui donnent un nouveau regard sur l’Église et ses différents membres. "Des cabossés comme moi", sourit-il. Il y a deux ans il décide de demander le baptême, de sauter le pas qu’il n’avait jusqu’alors jamais osé faire. Mais il n’était pas au bout de ses épreuves. Lou se trouve alors en transition de genre. "Je me sens femme dans un corps d’homme", confie-t-il. Lorsqu’il écrit à l’évêque pour demander le baptême, Mgr François Jacolin lui répond d’abord de "savoir qui il est". Un retour auquel il ne s’attendait pas et qui le surprend. Au même moment, le traitement qu’il suit pour sa transition "lui détraque le foie". "Mon endocrinologue m’a prévu que si je continuais sur ce chemin, j’en avais pour six mois à vivre environ", reprend-il.

Lors d’un pèlerinage à Lourdes avec le diocèse, Mgr Jacolin lui demande : "Que veux-tu faire ?" Lou lui répond : "Vivre. Je veux vivre." Et l’évêque de l’interroger sur ce que cela signifiait, sur les choix qu’il avait à faire. "J’espère ne pas me tromper mais je pense que mon foie qui lâchait c’était aussi un signe que ce n’était le chemin pour moi. J’ai eu l’impression que Dieu m’invitait à rester dans mon corps et à vivre." Il appelle alors son endocrinologue et stoppe le processus. "Je ne regrette rien, j’avais le choix entre deux routes, celle de la lumière et celle des ténèbres. J’ai pris la route de la lumière."

Le 19 avril, lors de la vigile pascale, Mgr Jacolin va le baptiser. Recevoir le baptême "c’est être encore plus proche de Dieu", affirme-t-il. "Je me dis qu’enfin je vais être reconnu auprès de Lui comme son Fils. Je n’ai pas eu de père et j’ai eu beaucoup de beaux-pères violents quand j’étais jeune. Je n’ai pas eu de père mais je l’ai Lui. Quand je parle à Dieu, je lui parle comme au père que je n’ai pas eu."

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