Depuis l’hôpital, “la guerre apparaît encore plus absurde”, confie le Pape

"Sœurs et frères, je vous envoie à nouveau ces pensées depuis l’hôpital", a confié le pape François dans le texte de sa catéchèse pour l’Angélus transmis par le Vatican ce 2 mars 2025. Le pape de 88 ans, hospitalisé depuis le 14 février, remercie les fidèles pour leurs prières et dit prier pour la paix dans le monde. Comme les deux dimanches précédents, le pape François n’est pas apparu pour réciter la traditionnelle prière de l’Angélus dominical. Souffrant d’une pneumonie aux deux poumons et ayant subi vendredi une crise respiratoire marquée par des spasmes, le chef de l’Église catholique n’est jamais apparu en public depuis le début de son hospitalisation à la polyclinique Gemelli de Rome.

"Je sens dans mon cœur que la bénédiction se cache dans la fragilité, car précisément dans ces moments-là, nous apprenons à faire encore plus confiance au Seigneur", écrit le Pape dans son court enseignement. "Je remercie Dieu parce qu’il me donne l’opportunité de partager dans le corps et dans l’esprit la condition de tant de personnes malades et souffrantes", poursuit François.

Remerciant les fidèles pour leurs prières, il dit se sentir "comme ‘porté’ et soutenu par tout le peuple de Dieu". Il remercie aussi les médecins et le personnel hospitalier "pour l’attention avec laquelle ils prennent soin de [lui]". Le Pape assure prier aussi pour les fidèles. "Et je prie surtout pour la paix. D’ici, la guerre apparaît encore plus absurde", déclare-t-il avant de demander de prier pour "l’Ukraine martyrisée, pour la Palestine, Israël, le Liban, la Birmanie, le Soudan, le Kivu".

Ce matin, le Vatican a indiqué que la nuit du Pape avait été "tranquille". Hier soir, un bulletin médical expliquait que l’état de santé du pontife était resté stable durant la journée et qu’il n’avait pas eu de fièvre. Vendredi, le Pape a connu une "crise isolée de bronchospasme" entraînant "un épisode de vomissements avec inhalation et une aggravation soudaine du tableau respiratoire".

Dans son enseignement transmis à la presse, le Pape revient sur l’évangile de ce dimanche dans lequel, écrit-il, "Jésus nous fait réfléchir sur deux des cinq sens : la vue et le goût". Concernant la vue, le Pape explique que le Christ "a demandé d’entraîner nos yeux à bien observer le monde et à juger notre prochain avec charité". En ce qui concerne le goût, "Jésus nous rappelle que chaque arbre se reconnaît à son fruit". Et d’expliciter : "Les mauvais fruits sont des paroles violentes, fausses, vulgaires ; les bons sont les mots justes et honnêtes qui donnent de la saveur à nos dialogues."

Comme il le fait traditionnellement dans ses catéchèses prononcées au moment de l’angélus dominical, le Pape propose aux chrétiens de méditer quelques questions : "Comment est-ce que je regarde les autres, qui sont mes frères et sœurs ? Et comment est-ce que je me sens regardé par eux ? Mes paroles ont-elles bon goût ou sont-elles remplies d’amertume et de vanité ?".