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L’amour du prochain au menu du père Sébastien

Père Sebastien Fabre
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Anna Ashkova - publié le 07/02/25
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Dans le Douaisis (Nord), l'abbé Sébastien Fabre cumule les casquettes avec un enthousiasme débordant : curé, président d'une association d'aide aux jeunes, et même gérant d'une baraque à frites. Entre ses nombreuses activités, il ne cesse de prêcher avant tout l'amour du prochain avec un franc-parler et une énergie contagieuse.

Dans la paroisse Saint-Jean XXIII en Douaisis l’abbé Sébastien Fabre ne passe pas inaperçu. Ses nombreuses bagues aux doigts et son franc-parler détonnent tout comme ses célébrations, aussi rock'n'roll que lui. À ses messes, on chante des chants rythmés, on rit, on parle même parfois le ch'ti. Une langue bien familière au père Sébastien, qui a grandi dans le Nord, dans une cité minière. Issu d’une famille non-pratiquante et ayant un grand-père musulman, il a été baptisé et a fait sa première communion sous l’impulsion de sa grand-mère.

Cette dernière n’aurait pourtant jamais imaginé que c’est en partie grâce à elle que son petit-fils deviendrait un jour prêtre. "Petit, je m’ennuyais à la messe. Je me suis donc dit que je devais devenir enfant de chœur. Et en voyant le prêtre célébrer la messe, j’ai voulu devenir prêtre", raconte le père Sébastien Fabre à Aleteia. Pourtant, son entrée au séminaire en 2001 n’a pas été très bien accueillie par sa famille. "Je suis enfant unique, précise-t-il. Je me souviens que mon père m’a dit : 'Tu as choisi un boulot de facilité, tu ne travailleras que le dimanche'". Pourtant, lui, ce qu’il voulait avant tout, c’est servir les autres.

Donner une deuxième chance aux jeunes 

Prêtre tout terrain ou PTT comme il se définit, le père Sébastien répond tous les jours à l’appel lancé par le pape François en 2013 : "L'Église est appelée à sortir d'elle-même et à aller vers les périphéries, pas seulement géographiques, mais également celles de l'existence". Toujours au contact de l’humain, il côtoie le peuple de Dieu dans sa grande diversité : croyant ou non, juif ou musulman, riche ou pauvre, jeune ou âgé… "C’est à nous, les prêtres, d’aller à la rencontre des gens. Tout est source pour les ramener à l’Église !", estime-t-il. Et visiblement, cette approche fonctionne, le père Sébastien est assailli de demandes pour des mariages ou des baptêmes et est très apprécié par ses paroissiens qui se soucient de lui tout autant que lui d’eux. "Il travaille beaucoup !", souffle Marie-Françoise, 80 ans. Présente dans la paroisse depuis 23 ans, elle a connu le père Sébastien à l’époque où il était encore séminariste. Aussi franche que lui, elle aime beaucoup cette qualité chez son curé énergique.

jeunes association Deuxième Vie
Les jeunes de l'association Deuxième Vie apporte aussi leur aide pour le nettoyage de l'église.

Si le père Sébastien est apprécié de ses voisins et de ses fidèles, il l’est également des jeunes. C’est d’ailleurs pour eux qu’il a créé en novembre 2012 une association baptisée Deuxième Vie. "Je veux donner une seconde chance aux 18-30 ans en rupture avec l'emploi, la scolarité ou la société. L’association les accompagne sans distinction de religion. Tout le monde est bienvenu, je ne regarde pas le CV !", assure le père Sébastien, convaincu qu’il faut toujours croire en l’humain. L'association, qui accueille entre 20 et 40 jeunes, leur propose des petits boulots, du lavage de voiture à la vente de divers produits à la sortie de la messe. L'argent gagné permet notamment de financer des permis de conduire. Si le prêtre se dit animé par la volonté d’annoncer la Bonne Nouvelle, il ne force la main de personne. "Les jeunes me parlent de Dieu spontanément. Ils viennent aussi parfois à la messe, et s’ils n’y sont pas forcément assidus, je me dis qu’au moins ils ont peut-être retenu quelque chose", indique le père Sébastien.

Au plus près des gens, derrière un foodtruck à frites 

Pour être encore plus au contact des gens, il a même acheté une friterie qui œuvre au profit de son association et offre ainsi de l’emploi aux jeunes. Le père Sébastien n’hésite d’ailleurs pas à mettre la main à la frite, toujours paré de son col romain qui ne le quitte jamais. "Les gens pensent parfois que je suis déguisé et puis petit à petit, on commence à discuter de la foi, de l’Église, de Dieu", explique-t-il. C’est ainsi que Ruben, 20 ans, a croisé sa route lors d’un anniversaire. "Le père Sébastien avait préparé le repas, je l’ai vu et j’ai voulu l’aider. C’est quelqu’un à rencontrer au moins une fois dans sa vie. Il est très gentil et très attentionné", raconte le jeune homme, qui a travaillé pendant deux ans pour l’association. S’il a pu ainsi obtenir son code et son permis, il s’est également fait beaucoup d’amis.

Tout est source pour les ramener à l’Église !

Teddy, lui, est arrivé à l’association pour effectuer deux semaines de travail d'intérêt général (TIG). Deux semaines qui se sont transformées en deux ans et demi, mais de son plein gré. "Après avoir fait mon TIG, je n’avais pas grand-chose à faire chez moi. On m’a proposé de continuer à donner un coup de main, je suis donc resté", confie-t-il. Pas très bavard, le ton de sa voix change pourtant lorsqu’il parle du père Sébastien : "C’est un mec superbe ! Il m’a beaucoup aidé. J’ai repris confiance en l’humain grâce à lui". Aujourd’hui, le jeune homme travaille dans le bâtiment.

Figure très appréciée dans son diocèse, le père Sébastien est toujours en mouvement et fourmille d’idées pour venir en aide à son prochain. La dernière en date : la création d’un centre d'hébergement à Roost-Warendin pour proposer aux plus démunis un accueil de jour et un hébergement de nuit. "La maison a été achetée en septembre dernier. Les premiers travaux ont déjà commencé, ce sera le gros projet de 2025", achève fièrement le prêtre, convaincu que rien n’est impossible à Dieu.

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