Le père Anže Cunk est aumônier au Centre médical de l'Université de Ljubljana (UMCL) en Slovénie. Inauguré en 1975, il compte désormais plus de 2.000 lits et plus de 8.300 employés, ce qui en fait l'un des plus grands centres hospitaliers d'Europe centrale. Le père Cunk, âgé de 34 ans, en arpente quotidiennement ses longs couloirs pour rendre visite aux patients qui y sont pris en charge. Sans relâche, il frappe aux portes, s'assied, discute, bénit, et donne les sacrements à ceux qui le demandent. Une mission parfois difficile, mais qu'il exerce avec joie et gratitude.
"Nous sommes tous des êtres humains, nous sommes tous vulnérables, surtout quand arrive le moment d’impuissance, quand arrive la mort", explique le prêtre à Aleteia Slovénie. "Le rôle du prêtre est très important en cela, afin que nous puissions atténuer cette situation, notamment en parlant, en priant, en recevant les sacrements. Je remarque qu'alors c'est plus facile, tant pour le personnel que pour les membres de la famille", relève-t-il.
Je suis toujours quelque part entre la vie et la mort.
Une fois par semaine, le père Cunk célèbre la messe. Il passe régulièrement dans les chambres et donne dès que possible le sacrement des malades. "Ce n’est pas une baguette magique", tempère cependant le père Cunk. S'il peut "améliorer l'état physique", il est surtout une source de grâce par laquelle "on peut se réconcilier, se réconcilier avec Dieu, avec soi-même, avec le monde." Presque quotidiennement, le père Cunk assiste à ce qu'il appelle des miracles après avoir administré les sacrements. "Je vois chaque jour comment cela peut améliorer la condition des gens. J'ai vu des gens guérir complètement après la Sainte Cène", assure-t-il. Comme cet homme de 85 ans dont le médecin avait appelé la famille pour lui dire un dernier au revoir. Après lui avoir donné le sacrement des malades, le père Cunk repart. Le lendemain, le téléphone sonne : le médecin découvre le patient assis sur son lit, en pleine forme. "Il avait un cancer. Il a pu rentrer chez lui", se souvient le père Cunk.
Source de paix et de réconfort
Une autre fois, le père Cunk dut donner le baptême en urgence à un nourrisson né prématurément. "Ils ne lui donnaient qu'un seul jour à vivre. Mais après l'avoir baptisé, le bébé a commencé à reprendre des forces, à grandir. Aujourd'hui il est chez lui, en convalescence, il n'a plus de séquelles. Ses parents m'envoient souvent des photos, il est en très bonne santé, c'est un enfant normal. Il va avoir un an", se réjouit le prêtre.
Ce qui émeut le plus le père Cunk dans son ministère, c'est sans doute les derniers adieux des familles à leurs proches au seuil de la mort. "Je suis toujours quelque part entre la vie et la mort", explique-t-il, "je me place près de la tête du lit, et je les vois se dire au revoir." Souvent placé dans les confidences les plus intimes, le père Cunk est parfois le dernier récipiendaire de secrets lourds, pesants. "J'ai entendu parler de meurtres de frères, de père, de mère. Des personnes de 90 ans avouent avoir avorté", confie-t-il. Lorsqu'au soir de leur vie, certains sont seuls face à la mort, le père Cunk répond présent, dernier vigile d'une vie terrestre qui s'achève :"Je suis là quand la bougie de la vie s'éteint".
