Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi le vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Une vie faite de hauts et de bas. Mirko Klobuchar, Slovène de 54 ans, est à la fois inspecteur de police, aumônier et diacre permanent. Il confie sans ambages à l'édition slovène d'Aleteia : "Je ne suis pas une personne humble. J'ai beaucoup d'orgueil en moi, je le combats tout le temps. C'est pourquoi Dieu permet que je tombe dans de nombreuses situations, mais il est toujours à mes côtés". Dès l’adolescence, Mirko Klobuchar est en recherche de Dieu. Mais ce n'est pas du côté de son curé ou de son aumônier qu'il trouve des réponses. Sans compter qu'au même moment, sa vie au lycée n’est pas facile, les amitiés compliquées. Il quitte même l’école plusieurs jours et à son retour, il se fait expulser.
Et pourtant. Fasciné par les grandes figures de saints comme saint François d’Assise, le jeune homme décide de partir à pied de sa ville natale, Jesenice, au nord-ouest de la Slovénie, à la frontière avec l’Autriche jusqu’à Medjugorje. Mais arrivé à Ljubljana, il s’évanouit et met fin à sa marche. "Dieu nous donne des signes, mais nous cherchons souvent ceux que nous pensons devoir être là. Je pensais que Dieu ne m'aimait pas parce qu'il ne me donnait pas ce que je voulais. Aujourd'hui, je sais qu'il nous aime tellement qu'il ne nous donne pas ce que nous voulons ou pensons être bon pour nous, mais ce dont il sait que nous avons besoin. C'est souvent tout le contraire, et cela peut faire très mal".
Du couvent à l'armée
Le jeune homme se rapproche alors d’une communauté de Capucins où il va rester quelques mois. Mais il doit finalement en sortir pour faire son service militaire dans ce qui était alors l'armée populaire yougoslave. Au milieu de nombreuses difficultés personnelles, il continue à chercher Dieu mais il ne le trouve pas. "Souvent, j'ai été en colère contre Dieu, déçu et désespéré parce que cela était arrivé à d'autres et pas à moi". Il essaye de "forcer" Dieu à se révéler à lui : "Je vais aller là où la frontière peut être mince entre la vie et la mort : à l'armée !".
Et le voilà dans une brigade spéciale, où il va rester un an, avant de rejoindre une autre unité de l'armée slovène en tant que policier militaire. Petit à petit, l’homme s’apaise et finit même par se marier, à l'âge de 33 ans. Il a deux filles, Klara et Miriam, avec lesquelles il entretient une relation d'amour et de confiance et dont il est sincèrement fier. Il se rapproche du Christ, et est ordonné diacre permanent en 2010, après une formation de deux ans à la faculté de théologie.
Patient numéro un
Mais les difficultés ne sont pas terminées. La relation avec sa femme se détériore, et en 2014, le couple divorce, avant d’obtenir par la suite une annulation de mariage. "J'étais, et je suis toujours, convaincu que le mariage est sacré. Je croyais que le nôtre durerait jusqu'à la mort. Lorsqu'il s'est brisé, j'ai eu d'énormes difficultés à vivre avec ça. Il y a eu beaucoup de douleur, de solitude, de sentiments de rejet, mais surtout je me suis demandé comment je pouvais continuer à vivre en tant que chrétien, père et diacre, et comment je pouvais continuer à témoigner. Je ne pouvais en parler à personne, les gens de la paroisse se fermaient le plus souvent et prenaient leurs distances avec moi". Mais c’est dans le Christ qu’il va trouver le salut. "À l'époque, j'ai commis la très grande erreur, que nous commettons souvent, de m'éloigner de Dieu dans les moments de détresse. J'ai cessé de prier, de lire la Bible et je me suis fermé à la relation parce que j'étais convaincu que cela ne servait à rien. C'est la plus grande erreur. Dans ces moments-là, il faut au contraire s'accrocher à Jésus et lui faire entièrement confiance, car c'est de lui et de son amour dont nous avons le plus besoin, même si nous ne le ressentons pas." Et puis un jour, Mirko tombe sur cette parole de Jésus dans l'Évangile : "Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs" (Mc 2,17). C’est une révélation. "Me voici ! Je suis le patient numéro un ! J'ai le remède, la réponse à la façon dont je peux témoigner à travers mes expériences de vie et ma recherche : je proclame Jésus, pas moi-même. Nous avons reçu le Saint-Esprit, qui vit en nous, nous inspire, nous enseigne et nous donne la force de témoigner. Dieu nous a choisis pour que nous allions porter du fruit et que ce fruit demeure".
Aumônier de police
Depuis, Mirko se donne à fond dans sa mission d'aumônier de police. Il assure l'accompagnement spirituel des policiers, bénit les personnes et accompagne les catéchumènes. "Les policiers commencent à s'ouvrir lorsqu'ils font l'expérience de l'acceptation, de la confidentialité, du temps consacré. Je suis dans l’écoute et le soutien, au quotidien, car je passe du temps sur leur lieu de travail, et plus je suis ici, plus je respecte la police". L'aumônier énumère ainsi les nombreuses difficultés rencontrées par les policiers : les nuits de garde, le travail de terrain (accidents de voiture, suicides, interventions en cas de violence domestique...), les relations au travail, le fait que les gens qui viennent généralement au poste de police le font pour quelque chose de négatif. "Le travail est dur, complexe et stressant. Les policiers doivent avoir la possibilité d'exprimer ce qui leur pèse, leurs difficultés, leurs problèmes, leurs pensées et leurs expériences. Souvent, ils ne sont pas en mesure de le faire, ou peut-être même pas autorisés à le faire".
De ses nombreuses expériences de vie, Mirko sait prendre du recul et apporter un témoignage d'espoir et d'espérance. "Nous sommes tous des chercheurs de vérité et de sens. Nous ne sommes pas seuls dans la vie, Dieu est l'initiateur de tout, il nous aime follement, incommensurablement. Mon témoignage est une action de grâce à Celui qui m'a toujours cherché, qui me cherche, qui ne m'a jamais abandonné et qui n'abandonnera jamais ni moi ni personne".