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Comment trouver une école adaptée à son enfant ?

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Mathilde de Robien - publié le 24/01/25
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La baisse constante de la qualité de l’enseignement ainsi que celle du niveau des élèves dans les établissements sous contrat ont fait émerger une plus grande diversification de l’offre éducative en France avec la multiplication des écoles indépendantes. Le 1er février prochain, le salon de la Liberté scolaire (Libsco), à Paris, est le lieu incontournable pour découvrir différents types d’écoles.

En France, la dégringolade du niveau des élèves a été confirmée par les derniers résultats de l’enquête Pisa (Programme international pour le suivi des acquis effectué tous les 3 ans par l’OCDE) publiés en décembre 2023. En plus de vingt ans d’existence de ce rapport, jamais la France n’avait enregistré une telle chute de ses résultats. Un effondrement amorcé depuis plus de trente ans, qui a contribué à la diversification du paysage éducatif français. C’est en effet dans ce contexte que les écoles libres ont fait leur apparition et rencontrent dès lors un vif succès. Depuis une dizaine d’années, une centaine d’écoles indépendantes ouvrent leurs portes chaque année. Selon les chiffres de la Fondation pour l’école, la France compte aujourd’hui 2.600 établissements hors contrat, accueillant plus de 130.000 élèves.

L’immense attrait des écoles hors contrat réside dans leur autonomie et la liberté pédagogique qui en découle, tandis que les établissements sous contrat sont liés à un programme bien défini et ont un moindre pouvoir décisionnaire en matière de recrutement des enseignants notamment. Un aspect que souligne depuis plusieurs années l’OCDE. Selon l’organisation, les établissements affichant les meilleures performances des élèves se caractérisent par l’autonomie de gestion des chefs d’établissements (notamment sur le recrutement des enseignants) et l’autonomie des enseignants sur les ressources pédagogiques. Deux critères que remplissent les écoles indépendantes. Sans compter que ces dernières garantissent des méthodes d’apprentissage de la lecture dont l’efficacité est aujourd’hui prouvée, un usage limité des écrans ainsi qu’un climat de confiance entre les parents et l’école favorisant ainsi la réussite de l’élève. Autant d’aspects qui rendent les écoles hors contrat très attractives aux yeux de nombreux parents.

Transparence sur la méthode d’apprentissage de la lecture

La lecture est un apprentissage fondamental sur lequel s’appuie toute la scolarité. Il est donc légitime que l’apprentissage de la lecture soit un sujet important pour les parents soucieux de l’avenir de leur enfant. "C’est aussi un des domaines dans lesquels les données scientifiques sont les plus solides", souligne une note publiée par le Conseil scientifique de l’éducation nationale en octobre 2022. Et les raisons de la publication de cette note d’alerte ont de quoi surprendre… Selon les travaux du Conseil scientifique, les seules pédagogies efficaces pour apprendre à lire sont basées sur une démarche syllabique. Or, en 2022, bon nombre d’enseignants continuent d’utiliser la méthode globale ou mixte. Un comble. "Certains enseignants adoptent des pédagogies à départ global totalement inacceptables au regard des connaissances scientifiques actuelles", s’indignent les auteurs de la note. "Nous continuons ainsi d’observer, en début de CP en septembre 2022, des classes où l’enseignement de la lecture commence par une approche globale." Interrogés, les enseignants expliquent n’avoir pas reçu de formation préalable à l’entrée en CP, ignorer l’existence de ces documents, et avoir choisi la méthode globale en raison de sa gratuité sur internet…

"L’Éducation nationale encourage fortement à abandonner les méthodes mixtes et globales au profit de la méthode syllabique, méthode adoptée par les écoles hors contrat depuis longtemps", souligne Marine Vaujour, institutrice de maternelle pendant 5 ans au Cours de la Cordée à Roubaix (59) et spécialiste de la pédagogie du père Faure. Si les écoles hors contrat offrent généralement l’assurance d’une méthode syllabique, il convient donc de se renseigner, pour les écoles sous contrat, de la méthode de lecture enseignée. "L’avantage, dans le hors contrat, c’est qu’il y a une grande transparence sur la méthode de lecture, l’information est parfois moins transparente dans le sous contrat et surtout plus aléatoire car les méthodes peuvent changer d’une maîtresse à l’autre", précise Marine Vaujour. Parmi les approches syllabiques, il existe une multitude de méthodes : Montessori, Pierre Faure, Jean qui rit… Le salon de la Liberté scolaire (Libsco) est l’occasion de découvrir ces méthodes et de trouver celle qui sera le plus adaptée à son enfant.

Une singulière éducation au numérique

Un autre point apprécié par de nombreux parents réside dans l’usage très limité des écrans fait par les écoles hors contrat. Entre la pédagogie Montessori qui privilégie la manipulation et les écoles qui se sont fait une spécialité d’enseigner dans la nature, rares sont les écoles indépendantes qui utilisent les écrans, contrairement aux écoles sous contrat. "Si globalement les Français semblent favorables à l’éducation numérique à l’école, il semble que le débat public, avec les dernières positions d’Emmanuel Macron ou Gabriel Attal sur le sujet, s’oriente de plus en plus vers une limitation des écrans", constate Marc Agenis-Nevers, fondateur de Code en Bois, une initiative qui enseigne la programmation aux élèves de primaire et de collège à l’aide de morceaux de bois. Un retour en arrière corroboré par de nombreuses études, à commencer par une publication de l’OCDE, en mai dernier, affirmant que "les résultats récents de l'enquête PISA mettent en évidence une corrélation négative entre l'utilisation d'appareils numériques à l'école et les résultats scolaires". En outre, le rapport de la commission "écrans" rendu public en avril 2024 souligne l’importance "d’aller vers une régulation des usages", aussi bien à l’école qu’à la maison.

Néanmoins, limiter l’usage des écrans ne signifie pas pour autant bannir l’enseignement du numérique à l’école. Aujourd’hui, de nombreuses initiatives permettent d’éduquer au numérique sans passer par les écrans. Cela passe par des ateliers dits "débranchés" qui consistent à transmettre des compétences numériques sans passer par l’outil numérique. Un exemple parmi d’autres est la jeune entreprise Code en bois, créée par Marc Agenis-Nevers, qui apprend à coder à l’aide de petites briques en bois dès le CP. "Au cœur de la science numérique, il y a les algorithmes, et pour comprendre ces algorithmes, nul besoin de passer par un ordinateur", souligne le fondateur. L’élève manipule des instructions similaires à du vrai code. La table remplace l’écran, la main la souris, et le cerveau le processeur. "De cette manière, on reste dans le dialogue, dans l’interaction, dans la manipulation, plutôt que de cliquer sur une souris derrière un écran". Code en bois, qui sera présent au salon de la Liberté scolaire (Libsco), n’est pas la seule initiative en la matière. Des ateliers comme Colori, Future of Tech ou Creadop permettent d’explorer les possibilités du numérique sans passer par l’écran.

L’importance de la confiance entre l’école et les parents

Un dernier élément auquel être attentif lorsqu’on cherche une école pour son enfant est la qualité du dialogue entre l’équipe éducative et les parents. Car un dialogue de qualité, un échange d’informations en vérité entre les deux entités sont bien souvent gage de réussite pour l’élève. Travailler main dans la main, ne pas avoir de préjugés, connaître l’enfant dans sa globalité permet de l’accompagner au mieux. Un climat de confiance qui dépend de la culture de l’école. "Quand les parents sont présents et peuvent dialoguer avec les enseignants, cela permet de mieux accompagner un élève", constate Bruno Riche, professeur de mathématiques et fondateur de la Bicyclette des parents, une initiative visant à soutenir les parents dans la scolarité de leur enfant. "Selon les établissements, la confiance entre les parents et les enseignants est plus ou moins facile, quand il y a une méfiance réciproque, c’est d’abord l’élève qui en pâtit."

Une confiance qui commence à la maison, dans le discours tenu par les parents à propos de l’école. "Dire "j’étais nul en maths" transmet quelque chose de négatif sur l’école", souligne Bruno Riche. "De la même manière, des critiques, même fondées, vis-à-vis d’un professeur, sapent la confiance de l’élève envers le corps enseignant". Une relation de confiance qui commence donc tôt et qui implique une certaine cohérence éducative entre l’école et la maison. D’où l’importance de choisir une école en adéquation avec ses valeurs éducatives.

Pratique

Salon de la Liberté scolaire (Libsco), Espace Charenton, Paris 12ème, samedi 1er février 2025 de 9h à 18h.

En partenariat avec La Fondation pour l’école

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