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L’Amérique impossible est de retour, et l’Europe ?

Donald Trump jako prezydent USA. Chrześcijańskie spojrzenie
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Louis Daufresne - publié le 22/01/25
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Les lampions de la tonitruante investiture de Donald Trump au Capitole, ce lundi 20 janvier, à peine éteints, l’Europe et la France peinent à réagir autrement qu’en gémissant. "Qu’attendons-nous pour exister ?" se demande notre chroniqueur Louis Daufresne.

En écoutant Donald Trump au Capitole, on se dit que "la frite" est à Washington, pas à Bruxelles. Comme médiatiquement emmurées, nos oreilles se défrisent tout d’un coup quand on leur parle avec le cœur et les tripes et que le réservoir de la volonté, rempli par le carburant de la Providence, se met à tout vouloir, tout espérer : "Les États-Unis se considéreront à nouveau comme une nation de progrès, qui accroît sa richesse, étend son territoire [...] et porte notre drapeau dans de nouveaux et magnifiques horizons. Et nous poursuivrons notre destinée jusqu'aux étoiles, en envoyant des astronautes américains planter la bannière étoilée sur la planète Mars", s'est écrié le 47e président américain. Donald Trump en est convaincu : "Aux États-Unis, l’impossible, c’est ce que nous faisons de mieux !" Et si en Europe on nous tenait ce discours-là ? Impossible n'est pas français, paraît-il, mais qui me le dit ?

L’usine à rêves

Laissons de côté le programme du nouveau président, son envie d’expulser les migrants illégaux, de forer pour exploiter du pétrole encore et encore ou de scalper l’État profond. Parlons juste de l’usine à rêves qu’alimente son discours performatif. En Europe, qui veut nous emmener quelque part, et où ? On nous parle que de dettes, de pouvoir d’achat en berne, et même quand les chiffres de l’emploi en France ne sont pas si mauvais, l’exécutif n’en recueille aucuns dividendes dans les sondages. Dans quelle fusée la macronie nous a-t-elle embarqués, vers quelle planète ? Nul ne le sait.

Qui me dit, comme Donald Trump, que "nous allons vers de nouveaux sommets", que "notre nation n’a jamais été aussi ambitieuse", que "nous sommes les premiers et de loin" et que "tous les rêves sont réalisables" ? Le président réélu veut "restaurer la promesse des États-Unis : un peuple, une famille, une nation glorieuse, sous le seigneur" ! Quel membre de l'élite mondialisée se montrerait déférent à l’égard du Tout-Puissant ? Quel chef des armées ferait le salut militaire quand retentit l’hymne national ? Quand Donald Trump veut reprendre le canal de Panama, ici, notre deep state bien franchouillard s’attaque au magnat de Canal Plus. Quel esprit sensé clamerait qu’à partir d’aujourd’hui, "la politique officielle du gouvernement sera de dire qu’il y a deux genres : masculin et féminin" ?

Qu’attendre pour exister ?

L’Europe devient l’envers des États-Unis : à mesure que la première puissance du monde se gonfle en estime de soi, les pays du Vieux Continent se rabougrissent et se débandent. L’Italie pense déjà à SpaceX pour sa cybersécurité ; les droits de douane US effraient l’Allemagne et la France, l’une pour ses bagnoles, l’autre pour ses vignobles. On panique à l’idée que l’Oncle Sam puisse se fâcher contre nous. Mais qu’attendons-nous pour exister face à lui ? Depuis le temps, pourquoi l’Union européenne ne dispose-t-elle pas d’un réseau social capable de concurrencer les armes de guerre psychologiques américaines et chinoises ? Il y a un moment où la recherche du consensus engendre l’inertie.

Et la France dans tout ça ? Comment capitalisons-nous sur Notre-Dame de Paris ? Observons que les monuments qui font rayonner notre puissance symbolique remontent à l’Ancien Régime, Tour Eiffel exceptée. Si l’Amérique est elle aussi une république, ce pays fervent ne ressemble en rien au nôtre, morne, vide et même aussi livide qu’une Marianne en plâtre. Au Capitole, la foi patriotique, la fierté du drapeau passaient dans les veines comme un courant électrique. Et nous, qui va rendre à la France la grandeur qu’elle mérite ?

Une Amérique normale ?

On m’objectera que la logorrhée trumpiste n’est que vantardise et brutalité, qu’il s’agit d’une bouffonnerie vulgaire. Ce refrain est aussi ennuyeux que les gens qui le récitent à longueur d’ondes. Certes, la trempe de Trump fait tache dans les salons feutrés à moquette épaisse. Et alors ? Dans Rambo, La dernière Mission, sorti en 2019, l’ancien soldat surmusclé zigouille un cartel mexicain. On a oublié que l’Amérique, c’était aussi ça. Donald Trump revient et il n'est pas content. Normal, non ?

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