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Parler de la Pentecôte, choisir la figuration, s’inscrire dans l’architecture gothique et respecter les traces de Viollet-le-Duc. En particulier, s’adapter au seul vitrail de l’architecte du XIXe siècle qui demeurera dans les collatéraux sud de la nef et qui représente un "arbre de Jessé", c’est-à-dire la généalogie du Christ. Telles étaient, en partie, les contraintes données par le comité artistique présidé par Bernard Blistène et missionné par le ministère de la Culture, l’Élysée et le diocèse de Paris pour sélectionner les artistes appelés à proposer six nouveaux vitraux pour Notre-Dame de Paris dans le collatéral sud rebaptisé "Allée de la Pentecôte". Claire Tabouret, qui s’est associée à l’atelier Simon-Marq, a été finalement choisie parmi les huit finalistes le 18 décembre.
Mais à quoi vont-ils ressembler exactement ? Dans le parcours proposé désormais par la cathédrale, les visiteurs terminent par ces sept chapelles dédiées à des saints du diocèse de Paris et aux dons de l’Esprit saint. Lequel fut répandu sur les apôtres et la Vierge Marie le jour de la Pentecôte (cf. Actes des apôtres, chap. 2), jour de naissance de l’Église pour la Tradition. Le cahier des charges indiquait que chacune des six verrières devaient illustrer les extraits suivants des Actes des apôtres : "Ils se trouvaient réunis tous ensemble dans un même lieu", "soudain un bruit vint du ciel", "un violent coup de vent", "leur apparurent des langues de feu", "leur cœur fut transpercé", "ils se mirent à parler dans d’autres langues".
Figuré le bruit de l'Esprit saint
"La Pentecôte est un sujet merveilleux", a confié Claire Tabouret le 18 décembre lorsqu'elle a montré à la presse ses dessins préparatoires. De manière originale, elle a choisi, pour honorer le travail de Viollet-le-Duc, de le mettre en abyme dans la première verrière où l’on voit plusieurs personnes en prière, avec une dimension "extrêmement intérieure", dans une maison dont les vitres seront décorées de motifs présents dans ceux de l’architecte du XIXe. S’ensuivront un paysage, voulu comme la manifestation de la présence de Dieu comme l’est le "bruit" soudain des Actes. "J’ai pensé à ces visions qu’on a tous connues dans notre vie quand la nature nous donne un spectacle incroyable, et qu’on se dit que cela ne peut être que Dieu qui se manifeste de cette manière", a détaillé l'artiste de 43 ans lors de la conférence de presse.
Dans la troisième baie, le vent de l'Esprit sera représenté par un arbre aux branches secouées par le souffle, rappel subtil aux rinceaux de l’arbre de Jessé, et dont les feuilles se détachent et conduisent à la chapelle suivante où seront représentées les langues de feu descendant sur les apôtres. "Dans la baie suivante, on retrouvera l’Esprit saint sous la forme de l’oiseau", reprend Claire Tabouret. Cette colombe est le symbole habituel de la troisième personne de la Trinité. "Les personnages ont le cœur transpercé, se retrouvent à genoux, dans une sorte d’extase." La dernière baie amènera visiteurs et pèlerins "vers le monde extérieur", avec "cette idée de l’unité entre les gens mais aussi entre la terre et le ciel "pour exprimer l’unité entre les créatures et dans la Création qui est l’œuvre de l’Esprit saint. Des dessins figuratifs, donc, qui ont pour objet, selon l’artiste, d’être "un soutien visuel au voyage intérieur, mais sans s’imposer aux visiteurs".