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"Participer à cet événement est un don du ciel", confie-t-elle, affirmant avoir rêvé un instant qu'elle pourrait jouer devant le Pape. Accompagnée par le pianiste Francis Rezoagli, elle aura finalement préparé les fidèles rassemblés en masse à entrer dans la grande beauté spirituelle de cet événement.
Laetitia Himo est une virtuose, formée au Conservatoire de Moscou dès ses 14 ans par le grand maître du violoncelle que fut Mstislav Rostropovitch, à l'origine de sa vocation. Sa formation exigeante complétée ensuite à la Julliard University à New York, elle a été amenée à jouer dans le monde entier.
Pendant très longtemps, la musicienne est venue pendant l'été pour se produire dans toutes les églises de Corse, cette "terre de musique". Elle se souvient de leur résonance parfois magnifique, de la palette des sons étonnants qu'elles offrent et qui mettent son violoncelle en valeur.
Entre Israël et la Corse
Laetitia Himo a grandi hors de Corse, "sur le continent", mais son lien avec l'île est "charnel". "La Corse, c'est mon enfance et une constante de ma vie aussi bien dans ma personne que dans ma sensibilité". Elle est surtout venue dans le quartier du marché à Bastia, là où vit sa famille, et auquel elle est extrêmement attachée. "Je me souviens encore de la tristesse que j'éprouvais au moment de repartir à la fin des vacances", un sentiment qui l'a poussée à revenir y vivre le plus possible.
Un de ses grands-pères corses était chrétien, et jouait de l'harmonium à l'église. Ses trois autres grands-parents, en revanche, faisaient partie de la petite communauté juive de l'île. Deux d'entre eux étaient venus s'y installer depuis la Terre sainte, et ils se sont intégrés avec joie dans la société locale.
"Dans ma famille, on fêtait Noël et Yom Kippour", ses parents ayant décidé de lui laisser le choix de sa religion. Aujourd'hui, la violoncelliste habite entre l'île de Beauté et Tel Aviv, et elle se sent plutôt juive. "J'ai trouvé mon équilibre, parce que mon cœur est autant en Israël qu'en Corse".
"J'adore Jésus !"
Cette messe du Pape à Ajaccio, elle ne voulait "la manquer pour rien au monde". "C'est un moment spirituel très fort, c'est une lumière et une force pour notre île", assure celle qui dit apprécier la façon dont le Pape prêche la fraternité entre les religions. Une parole qui peut être un "souffle d'espoir en cette période trouble", explique-t-elle, elle qui est en première loge, en Israël, d’un conflit brutal.
"Et puis j'adore Jésus et Marie !", s'exclame-t-elle, expliquant combien leur judaïté lui apparaît évidente dans la Bible, et déplorant que certains puissent nier cette part essentielle de leur identité. Et elle se réjouit de voir que ce "juif extraordinaire" est aujourd'hui une "lumière capable de parler à des gens partout dans le monde".